Soutenez

Écrire pour le public

L'écrivaine Laure Morali à l'entrée de la bibliothèque.
Laure Morali en compagnie de Valérie Medzalabanleth, chef de division par intérim, Culture et bibliothèque à l’arrondissement. L’écrivaine tiendra ses périodes de résidences les mardis et jeudi en après-midi. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

L’écrivaine Laure Morali sera en résidence à la bibliothèque de Saint-Léonard pour une période de six mois. Il s’agit d’une première pour l’arrondissement.

« On voulait encourager la découverte et mettre en valeur la création dans la communauté, explique Valérie Medzalabanleth, chef de division par intérim, Culture et bibliothèque à l’arrondissement. Nous voulons valoriser l’écriture, et nous mettons une experte à la disposition des citoyens. »

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le Conseil des arts de Montréal, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), et les Bibliothèques de Montréal. Le programme, qui en est maintenant à sa quatrième année d’existence, a notamment pour but de familiariser le public avec le travail d’un écrivain.

« Mon rôle est d’être à la disponibilité du public pendant certaines heures. Je rédige des textes à la demande. Ça peut être pour l’écriture d’une lettre, ou d’un poème », donne en exemple Mme Morali.

En plus de l’écriture, elle peut également offrir des suggestions de lectures personnalisées pour chaque personne. « Certains peuvent aussi venir me voir parce qu’ils écrivent eux-mêmes et aimeraient des conseils pour améliorer leur texte, ou pour se renseigner sur le processus de publication », ajoute-t-elle.

À partir du mois de janvier, elle proposera également des ateliers d’écriture, pour un public de tout âge.

Nourrir la création

Deux bibliothèques de Montréal participent au projet cette année, l’autre étant celle de Pierrefonds. Chacune doit réserver un espace de création à l’écrivain qu’elles accueillent, ainsi que leur accorder une bourse de 5 000 $. Une somme que le Conseil des arts de Montréal bonifie d’un autre 10 000 $.

De son côté, l’UNEQ a reçu 20 dossiers de candidatures. Mme Morali a été sélectionnée par un comité auquel assistait un représentant de la bibliothèque d’arrondissement.

« Laure parlait beaucoup de l’importance de l’interculturelle et de la médiation avec différentes perspectives, explique Mme Medzalabanleth. Ses projets touchaient aussi divers âges. Comme notre arrondissement est très diversifié, je trouvais que c’était un projet qui pouvait être très parlant pour nos citoyens. »

Pour Mme Morali, le projet lui apporte également beaucoup, alors que le travail d’écrivain est habituellement plutôt solitaire. « J’apporte mes connaissances de la création littéraire, mais je reçois aussi beaucoup, parce que je rencontre des personnes intéressantes et fascinantes, que je n’aurais pas eu l’occasion de rencontrer dans un autre contexte. »

Elle espère que l’initiative permettra aux résidents de l’arrondissement de développer l’amour des mots et leur permettra de prendre confiance en leur capacité créative.

En parallèle de ses permanences à la bibliothèque, l’écrivaine planche également sur son prochain livre.

Quand on est un écrivain aujourd’hui, ce n’est plus seulement d’écrire. La plupart des auteurs ont une autre profession parallèle. – Laure Morali, auteure


Trois suggestions de lecture de Laure Morali

L'écrivaine présente l'une de ses suggestions de livres.
Laure Morali tient un présentoir de suggestions de livres, qu’elle met à jour au gré des emprunts.

Adel, l’apprenti migrateur, de Salah El Khalfa Beddiari
« Il raconte l’expérience d’une immigration à Montréal, dans une optique poétique, qui peut faire réfléchir. C’est de comprendre un processus qui est vivant, parfois difficile, ou drôle à d’autres moments. »

Plus haut que les flammes, de Louise Dupré
« En poésie, elle essaie de trouver les mots pour raconter l’Holocauste à un enfant. Comment regarder l’Histoire en face et la transmettre pour qu’elle puisse transfigurer la souffrance. »

Du fond de ma cabane : Éloge de la forêt et du sacré, de Jean Désy
« Le livre se rapproche plus de l’essai littéraire. L’auteur s’adresse autant aux lecteurs qu’à lui-même, pour transmettre l’éloge de la vie dans la forêt. »


Bibliothèque : une fréquentation en baisse

Au cours des dernières années, la bibliothèque de l’arrondissement a connu une baisse de sa fréquentation. Un phénomène qui n’est toutefois pas unique à l’arrondissement, alors que la Grande Bibliothèque de Montréal connaît également des difficultés, selon des chiffres obtenus par La Presse.

Un phénomène que ne s’explique toutefois pas Mme Medzalabanleth. « Honnêtement, je ne pourrais pas donner une raison précise pour cette baisse. Ce qu’on voit est qu’on reste quand même très occupé et très achalandé, se console-t-elle. Malgré cela, on reste la troisième bibliothèque la plus fréquentée à Montréal. »

Fréquentation / budget global de la bibliothèque de Saint-Léonard :
– 2016 : 409 717 / 1 855 787 $
– 2017 : 392 383 / 1 919 167 $
– 2018 : 366 755 / 1 577 795 $*

*En 2018, les activités d’acquisitions, de reliure et de fournitures reliées aux achats de livres ont été centralisées par la Ville de Montréal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.