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L’Aïd en confinement : une fête célébrée autrement

Musulmane, Imane prévoit fêter l'Aïd de manière plus restreinte cette année.
Canadienne d’origine tunisienne, Imane célèbrera cette année l’Aïd de manière plus restreinte avec son mari et leur fille. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Importante fête pour la communauté musulmane, alors qu’elle marque la fin du mois de ramadan, l’Aïd devra cette année être célébrée en confinement. Pour plusieurs familles de l’Est de Montréal, cela nécessite une certaine adaptation.

En tant normal, les croyants se rendent à la mosquée dès le matin de la journée. Par la suite, la journée est un moment d’échange, permettant aux familles et aux amis de se réunir afin de célébrer.

«L’Islam est une religion très pragmatique. Du point de vue religieux, on comprend que les mosquées sont fermées, que ce n’est pas la faute des croyants, et on s’accommode. C’est du point de vue social que c’est plus difficile cette année. C’est normalement une grande fête », résume l’ex-imam Hassan Guillet.

Il ajoute que les enfants attendent souvent la fête impatiemment, alors qu’ils sont particulièrement gâtés en cette journée. «Il y a aussi beaucoup de rassemblements, on revoit tous ses amis de la communauté. Il n’y personne qui va manger seul», ajoute-t-il.

Après la fermeture des mosquées, lui-même avait fait des appels à ces concitoyens afin de leur expliquer l’importance de suivre les recommandations de la santé publique. «Il faut que chacun montre son sens des responsabilités», poursuit-il

Une fête sociale

Pour Houda, c’est l’aspect social de l’Aïd qui prime à ses yeux. Elle-même se fait à l’idée de fêter la journée à la maison. C’est cependant pour ses parents, avec lesquels elle vit, que c’est plus difficile.

«Mon père va beaucoup plus souvent à la Mosquée, ce sont des liens sociaux qu’il crée. Ça le touche davantage, puisque ses amis y sont normalement et qu’il n’aura pas la chance de les voir», confie-t-elle.

Elle prévoit fêter de manière plus modeste à la maison avec ses parents. Notamment en dégustant les plats traditionnels de son pays d’origine, et en appelant ses proches par vidéoconférence.

«Mes parents l’ont souvent fêtée au Maroc, où l’Aïd est beaucoup plus importante. Pour moi, qui suis née ici, ça reste important, mais mes amis ne sont pas tous musulmans. Ce n’est pas tout le monde qui la fête», relativise-t-elle.

Penser aux autres

Des propos qui rejoignent Najat. «Tous les musulmans ne fréquentent pas les mosquées. Il n’y a pas que l’aspect spirituel à la fête», rappelle-t-elle.

De son côté, elle essaie de compenser à sa façon l’aspect communautaire, qui cette année ne peut prendre autant de place. «Le mois de Ramadan, c’est aussi de penser aux démunis, à nos voisins et aux autres. Il y a une dimension de solidarité qui l’accompagne», souligne-t-elle.

Elle a décidé de s’impliquer auprès d’un organisme communautaire, appelant des personnes âgées qui sont seules à la maison. Elle aide aussi financièrement sa mosquée qui prépare des repas pour les démunis. «On peut aider et participer autrement», note-t-elle.

Pour la journée de l’Aïd, elle compte garder le contact avec ses proches, en leur envoyant des cartes de souhaits et en les appelant. « On essaie de garder cette chaleur humaine, mais virtuellement. Tant mieux qu’on ait toutes ces technologies. Ça ne comble pas tout, mais ça aide à garder les liens. »

Une fête spéciale pour les enfants

Vivant avec son mari et leur fille unique, Imane veut pour sa part faire en sorte que celle-ci puisse quand même avoir du plaisir, alors que la fête est particulièrement importante pour les enfants.

«Normalement, on les habille de beaux vêtements, on décore la maison, on leur offre des cadeaux. Après la prière on revient à la maison se faire un brunch en famille. C’est comme Noël en fait», donne-t-elle en guise de comparaison.

Elle a quand même décidé de décorer la maison et d’acheter des présents, malgré les circonstances. « Je veux garder ce côté festif pour ma fille. Je vais aussi faire livrer des cadeaux à mon neveu », s’exclame-t-elle. De même, le brunch avec ses parents aura toujours lieu, mais à travers l’application FaceTime.

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