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Inquiétudes face à l’embourgeoisement de Jean-Talon Est

Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Avec le rallongement prochain de la ligne bleue du métro et les plans d’aménagement visant à revitaliser la rue Jean-Talon Est, certains craignent d’assister à une flambée des prix du logement dans le secteur.

Le «vrai déclencheur» de l’embourgeoisement, est l’investissement massif dans un territoire, qu’il soit public ou privé expliquait Louis Gaudreau, professeur à l’UQAM spécialisé en logement et membre du Collectif de recherche et d’action sur l’habitat (CRACH), lors d’une conférence publique sur le logement donnée au parc Coubertin, à Saint-Léonard.

De ce fait, le professeur croit que l’arrivée du métro sur Jean-Talon Est risque d’avoir cet effet. «On en veut tous un, un métro, mais s’il vient au coût du droit au logement, ça cause un problème», commente Sylvie Dalpé, directrice d’Action dignité Saint-Léonard.

De son côté, l’Arrondissement se dit préoccupé par l’impact de l’arrivée de la ligne bleue et d’un éventuel embourgeoisement, mais juge encore «prématuré» de définir des mesures qui doivent être mises en place, car «une analyse doit être faite».

Le Programme particulier d’urbanisme (PPU) de Jean-Talon Est et le plan stratégique Saint-Léonard 2030 déposés par l’Arrondissement expriment tout de même le désir de garder les résidents actuels dans le quartier et de limiter les effets de l’embourgeoisement.

Cela ne suffit pas, selon Mme Dalpé. «Dans le PPU de l’Arrondissement, il n’y a qu’une ligne sur le logement social, souligne-t-elle. [Le logement social], ce n’est pas du tout le modèle de l’arrondissement.»

Le plan propose entre autres de soutenir la construction de «modèles d’habitation financièrement accessibles à la propriété pour les jeunes familles, évaluer et renforcer l’offre en logements locatifs sociaux et abordables puis de contribuer à la révision des outils réglementaires qui visent à améliorer la sécurité et la salubrité des logements».

Aucun objectif chiffré n’est cependant indiqué dans les documents de l’Arrondissement. Alors que des zones d’aménagement sont bien définies pour d’autres projets, en matière de logements sociaux, on y trouve plutôt un portrait du problème.

On y lit entre autres qu’en 2016, près de 12,1% des ménages léonardois vivaient dans un logement dont la taille est insuffisante pour leurs besoins et 65% des ménages de l’arrondissement étaient locataires. 

Pour ce qui est de Jean-Talon Est précisément, le PPU note que 68% des ménages consacrent déjà plus de 30% de leur revenu au logement. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), pour être considéré comme abordable, un logement ne doit pas coûter plus de 30% du revenu du ménage. Dans le reste de l’arrondissement, la proportion de ménages qui dépassent ce seuil se situe autour de 30%.

En collaboration avec Matéo Gaurrand-Paradot

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