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Manifestation pour aider les centres d'éducation populaire

Photo: (Photo: TC Media - Justine Gravel)

Ils étaient une soixantaine à manifester, mercredi matin, devant les bureaux de la vice-première ministre et députée de Saint-Henri-Sainte-Anne, Dominique Anglade, pour réclamer de l’aide financière pour les centres d’éducation populaire de Montréal.

Depuis qu’ils ont été contraints de signer un bail sous peine d’être expulsés des locaux de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qu’ils occupent gratuitement depuis des décennies, les six centres, dont ceux de Pointe-Saint-Charles, Saint-Henri et Petite-Bourgogne, devront dès 2022 payer un loyer, ce qui met en péril leur survie.

Léo Éric a peur de voir disparaître le Comité d’éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri (CÉDA), l’endroit où il a débuté son éducation à l’âge de 75 ans. «J’ai grandi sur une ferme et je ne suis jamais allé à l’école, parce que nous étions pauvres. J’ai 79 ans et je commence à apprendre à calculer», dit le résident de Saint-Henri.

Le CÉDA assumera dans cinq ans un loyer annuel de 160 000$, une somme faramineuse pour un organisme communautaire selon le directeur général de l’endroit, Bernard Bohmert. Quant au Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, son loyer coûtera 37 000$, étant un plus petit centre.

Rencontre
Les membres des centres d’éducation populaire ont rencontré Mme Anglade, le 22 décembre, au sujet du bail. Convaincue qu’il s’agissait d’une bonne affaire pour les organismes de sa circonscription, elle leur a suggéré de signer et que le gouvernement continuerait de les appuyer dans leur mission.

«Aujourd’hui, nous sommes venus lui rappeler sa promesse. Nous avons fait notre part du contrat et maintenant c’est à son tour de nous montrer comment il [le gouvernement] va nous aider», mentionne Nicolas Delisle-L’Heureux du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles.

Pour un résident de Saint-Henri, Pierre Nadeau, il est primordial que le gouvernement respecte ses paroles. «Je suis tanné des parlementaires qui n’agissent pas. J’ai appris à lire moi-même sans professeur parce qu’ils empêchent les plus démunis de la société de s’épanouir et de s’éduquer», s’insurge-t-il.

Revendications
Par cette mobilisation, les centres souhaitent obtenir une bonification de l’aide financière gouvernementale dès 2022. Ils aimeraient aussi avoir la garantie que le gouvernement continuera à assumer les frais inhérents au bâtiment, qu’il s’est engagé à payer jusqu’en juin 2019.

«Le gouvernement ne peut pas s’engager tout de suite à payer au-delà de 2019, ce sont des règles budgétaires du Conseil du trésor, on ne peut pas déroger à ça», mentionne Dominique Anglade, précisant que le gouvernement a clairement démontré son intention d’aider ces organismes, notamment avec un investissement de 12 M$ pour mettre à niveau les bâtiments de la CSDM.

Pour ce qui est de la bonification de l’aide financière, une augmentation récurrente de 76 000$ jusqu’en 2022 est prévue pour le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles alors que le CÉDA bénéficiera d’une somme supplémentaire de 118 000$.

«Dans cinq ans, nous allons nous rasseoir à la table avec eux et regarder de quelle manière on peut les aider. Ce qui m’importe c’est que les résidents aient accès à ces services», ajoute Mme Anglade.

Au cours des prochaines semaines, les centres d’éducation populaire poursuivront leur mobilisation auprès du gouvernement provincial. Ils comptent notamment manifester devant les bureaux d’autres députés et même se rendre à Québec.

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