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50 ans de soins de proximité

Photo: (Photo: La Voix Pop - Denis Germain)

Pour célébrer ses 50 ans d’existence, la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles souhaitait réaffirmer son importance dans la communauté et paver la voie pour les cinq prochaines décennies. Selon ses membres, étant le seul établissement de santé privé à œuvrer comme organisme à but non lucratif au Québec, elle se distingue par ses services de proximité et l’importance qu’elle accorde à ses usagers.

Dans son édition de 1969, à la suite de l’ouverture de la Clinique dans un ancien magasin de la rue Charlevoix, La Voix Pop faisait d’ailleurs mention de son caractère singulier.

«Elle a été fondée par un groupe d’étudiants de McGill qui croient que les structures actuelles de la médecine ne conviennent plus aux hommes d’aujourd’hui. Selon eux, les malades sont trop souvent considérés comme des numéros», pouvait-on y lire.

L’article se poursuit en réitérant l’importance de ne pas simplement prescrire des médicaments aux malades, mais de leur donner aussi les outils pour qu’ils puissent exercer un réel pouvoir sur leur état de santé à leur sortie.

Depuis ses débuts, le conseil d’administration de la Clinique est entièrement formé de résidents de la Pointe.

«Tout le monde sait que ce n’est pas suffisant de donner des pilules de fer et des vitamines à une personne qui fait de l’anémie. Il faut encore que cette personne ait les moyens de bien se nourrir pour retrouver ses forces», écrit-on.

C’est ce sentiment de pouvoir ressenti par les usagers de la Clinique qui fait le succès de l’établissement selon Myreille Audet, qui y travaille depuis 25 ans. En tant qu’organisatrice communautaire, c’est d’ailleurs son rôle de déterminer les enjeux sociaux de la santé.

«On travaille essentiellement sur les dossiers qui font qu’une population est en santé ou malade, que ce soit l’aménagement du quartier, la salubrité des logements, la réussite scolaire», énumère-t-elle.

Service personnalisé
Son travail est complémentaire à celui des professionnels de la santé de la Clinique, qui offrent des soins pour la santé physique, mentale et psychosociale.

«On offre les mêmes services qu’un CIUSSS, mais on accorde une attention particulière à nos patients. Ce n’est pas parce qu’ils font un mauvais travail, c’est que les conditions du réseau de la santé ne leur permettent pas d’offrir les mêmes services que nous. Les CIUSSS couvrent un très grand territoire, alors que nous desservons une petite communauté tissée serrée», précise-t-elle.

Historique
C’est en 1968 que la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles est mise sur pied par des étudiants en médecine, en soins infirmiers et en sociologie de l’Université McGill, qui étaient préoccupés par le peu de services médicaux et de santé offerts dans le quartier.

La Clinique fût finalement enregistrée comme organisme à but non lucratif (OBNL) deux ans plus tard, une première au Québec. À l’époque, une petite équipe de 17 personnes offraient des services médicaux, sociaux et communautaires gratuits aux résidents de la Pointe, tout en s’attaquant aux causes sociales des mauvaises conditions de santé.

Lors de la création des CLSC en 1974, la survie de la Clinique communautaire est menacée. Les résidents de la Pointe descendent dans les rues pour qu’elle garde son statut particulier.

À ce jour, la Clinique compte plus d’une centaine d’employés à son actif dans ses deux points de service, sur la rue du Centre et l’avenue Ash.
À travers les années, l’organisme a toujours poursuivi sa mission auprès de la communauté, en croisant toutefois plusieurs embûches sur son parcours, notamment les nombreuses réformes du ministère de la Santé et des Services sociaux.

«La Clinique s’est souvent fait donner l’ultimatum de se joindre au réseau de la santé publique ou de disparaître. Chaque fois, on s’est battu pour garder notre statut particulier. Maintenant, les réformes sont terminées, mais nous ferons éventuellement face à d’autres défis, notamment quant au financement», croit Mme Audet.

Chose certaine, l’apport de la clinique communautaire est reconnu par l’arrondissement du Sud-Ouest. Les élus ont d’ailleurs invité les membres du conseil d’administration à signer le livre d’or.

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