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Coronavirus: traverser le confinement en famille

Durant le confinement, une routine chez les Richard-Bilodeau.
Durant le confinement, Ève et Nicolas Bilodeau ont développé une routine qui comprend une période d'études et de jeux de société. Photo: Gracieuseté

En cette période de confinement à la maison, vivre en harmonie en famille peut s’avérer un tour de force alors que certains parents sont confrontés au stress d’une perte d’emploi.

C’est le cas de Marie-France Richard, gérante d’une concession de restaurant au Centre Bell, aujourd’hui fermée. Comme bien d’autres, elle attend ses prestations d’assurance-chômage, dont les premiers chèques devraient être livrés le 6 avril. Son conjoint Jean-Yves Bilodeau travaille de la maison pour une entreprise en aéronautique.

Instaurer une routine

Le couple a instauré une routine à leurs deux adolescents de 14 et 12 ans. Pas question de paresser en pyjama toute la journée. Les jours de semaine, tout le monde s’habille et fait son lit.

L’important, c’est la constance, mais aussi d’occuper les enfants en faisant, par exemple, des activités. «Le but, ce n’est pas de donner le plus d’apprentissage possible, précise la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, elle-même maman de trois jeunes enfants qui doit maintenant travailler de la maison. L’important, c’est de fournir un espace de plaisir afin que l’enfant continue d’apprendre.»

Les parents privilégient les intérêts de leurs enfants. L’aîné adore la cuisine. Il lit une recette et transcrit les ingrédients tout en pratiquant son français.

Jouer dehors

L’isolation et le confinement volontaire ne veut pas dire qu’il est interdit d’aller jouer dehors. «Si on reste encabané, c’est très lourd pour tout le monde, dit la psychologue, aussi professeure associée à l’UQAM. Les parcs sont fermés, mais il reste le vélo, la rue. Les recherches le démontrent que le contact avec la nature est important. Cela contribue à diminuer l’anxiété.»

En point de presse, mardi, le premier ministre François Legault a lui-même réitéré les bienfaits d’aller marcher à l’extérieur.

Les pauses plaisir sont aussi salutaires, comme jouer à des jeux de société ou cuisiner en famille.

Autonomie

En cette période de quarantaine, Mme Beaulieu-Pelletier estime qu’il est important que chaque membre de la famille développe son autonomie. «Il faut parvenir à un équilibre, dit-elle. L’enfant a besoin de son espace. C’est parfois difficile de le voir s’ennuyer, mais de là va naître créativité.»

Chacun se garde un moment pour lire, relaxer ou faire du sport. On les laisse dessiner, peindre, puisque l’art permet de calmer l’angoisse ou l’anxiété.

Exit la pression

Depuis deux semaines, il est normal que des tensions surviennent dans les familles. Mme Beaulieu-Pelletier recommande de prendre un moment chaque jour pour verbaliser les émotions vécues par chacun.

Tout doit être relativisé et on peut profiter de cette période pour ralentir. Il se peut que les planchers ne soient pas aussi propres qu’à l’accoutumée, l’important c’est de s’adapter.

«Nous sommes ensemble 24h sur 24, confie Marie-France Richard. Cela nous ramène à l’essentiel. On apprécie ce que l’on a.»

Développer une passion

Plusieurs se retrouvent avec un surcroît de temps libre. «Pourquoi ne pas en profiter pour apprendre une langue, tricoter ou faire du scrapbooking?» suggère Mme Beaulieu-Pelletier. L’important, c’est d’entreprendre quelque chose qui nous anime.

Une fois cette crise terminée, les familles garderont en tête des images de cette vie au ralenti qui marqueront notre mémoire à tout jamais.


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