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Lawrence Côté-Collins: créer dans l’adversité avec Deux par quatre

La réalisatrice Lawrence Côté-Collins. Photo: Denis Germain

Forte d’une expérience d’une quarantaine de courts-métrages et de télé-réalités populaires, la réalisatrice Lawrence Côté-Collins plongera le public dans les réalités québécoises du rêve américain avec le long métrage Deux par quatre. La comédie met en vedette les comédiens Guillaume Cyr et Sonia Cordeau.

En tournage dans des studios de Griffintown depuis le début du mois, ils interprètent des personnages avec lesquels ils se sentent connectés. Un aspect qui est important pour la réalisatrice du long métrage.

«J’ai toujours besoin que les gens que je choisis pour les rôles, je les sente proches des personnages que j’ai construits», note-t-elle.

Celle qui est également coscénariste ajoute qu’elle souhaite que le public se reconnaisse dans la «vérité» de l’univers proposé.

«Je me suis servi des blessures de mon passé et de mes propres questionnements existentiels pour faire ce film. Donc, c’est un univers qui est très intimement relié à moi», explique Mme Côté-Collins, qui développe en même temps son premier documentaire à propos d’un ami schizophrène intitulé Billy.

«Je suis une personne qui se déploie beaucoup mieux dans l’adversité. […] Chaque contrainte est devenue un moteur pour propulser ma créativité et c’est ce qui rend mon film magique.» – Lawrence Côté-Collins

Les comédiens Guillaume Cyr et Sonia Cordeau.

Imprégner le personnage

Issu de la classe moyenne, le jeune couple de Jonathan et de Sarah tente de vivre selon les règles d’une vie «parfaite» édictées par la société.

«[On nous enseigne] que tu vas avoir réussi quand tu vas avoir ton bungalow, ton enfant et que tu seras marié. Tu ne poses pas de question à savoir si ça te rend heureux ou non. Tu t’es fait enseigner que c’était ça le but de la vie, donc tu le reproduis», précise Guillaume Cyr.

Son personnage Jonathan incarne le cliché de l’adolescent qui tarde à faire sa place dans le monde adulte. À un moment où il devrait prendre plus de responsabilités, le jeune homme s’égare encore dans ses jeux de cartes et trucs médiévaux, des passions qu’il n’a pas réussi à mettre de côté.

Sonia Cordeau prend quant à elle les traits de Sarah, qui se demande encore ce qu’elle va faire quand elle va être plus grande. La comédienne souligne même que son personnage «manque beaucoup de confiance».

Pour la comédienne que l’on peut voir dans la série Les Appendices et qui est également écrivaine, le film arrive à un bon moment. «Ce sont toutes des réflexions que je faisais. Je trouvais ça beau de porter ce message-là», souligne-t-elle.

Adaptation

La situation sanitaire actuelle force certains ajustements sur le plateau, comme le port du masque, de lunettes de protection ou encore le nettoyage des accessoires après chaque utilisation.

Toutefois, elle apporte également son lot de fraîcheur. Au départ, Deux par quatre devait être tourné en location, ce qui, dans le contexte, était impossible.

«La COVID, c’est l’élément le plus positif de mon projet, admet Lawrence Côté-Collins. J’ai toujours rêvé de faire un film en studio et de bâtir des décors pour reproduire précisément ce qu’il y a dans mon cerveau.»

Pour les comédiens, il n’y a pas de différence, outre certaines règles, comme l’interdiction de s’embrasser.

«Au niveau de la mise en scène, ça change parce qu’il y a les distances à respecter, mais pour l’acting, une fois que c’est «action», c’est du jeu», explique M. Cyr.

Geneviève Schmidt, Ève Landry, Martin Laroque et Benoît Mauffette, entre autres, seront également de la distribution dans Deux par quatre.

Alexandre Auger est à la scénarisation, alors que les producteurs sont Hany Ouichou et Luc Vandal pour la Coop Vidéo de Montréal.

Le tournage doit prendre fin le 31 mars. Pour l’instant, aucune date de sortie n’a été annoncée.

Synospsis

Sarah et de Jonathan, des trentenaires issus de la classe moyenne, souhaitent passer à la prochaine étape de leur relation. Pour y parvenir, ils font l’achat d’une vieille maison dans le but de pouvoir la reconstruire et d’y bâtir l’endroit dont ils rêvent tant.

Ensembles depuis le quatrième secondaire, les amoureux rencontreront différentes situations qui les amèneront à se questionner sur leur vie. Les rénovations ne se passent malheureusement pas comme prévu et leur maison en démolition ruinera peu à peu leur couple. Deux par quatre est une comédie basée sur les différentes illusions du rêve américain.

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