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Aussitôt ouverts, aussitôt fermés: les restaurateurs face à la COVID-19

Fermetures établissements
Des chaises sont placées sur les tables d'un restaurant fermé. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les bars et restaurants sont de nouveau confrontés aux fermetures et restrictions sanitaires imposées par la COVID-19.

Les professionnels qui venaient tout juste d’ouvrir leur établissement, ou qui étaient sur le point de le faire, voient leur projet menacé.

Alors que certains renoncent à leur rêve et tirent le rideau, d’autres tentent coûte que coûte de s’adapter.

Tout miser sur les plats à emporter

Dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, le Rose – Crèmes, café & amour accueille ses clients depuis le 23 septembre dernier, dans une ambiance florale.

Devanture du Rose - Crèmes, Café & Amour
Devanture du Rose – Crèmes, Café & Amour

Mais l’odeur de l’amertume a remplacé celle de la rose depuis que le café ne peut plus accueillir ses clients à table en salle, et que l’équipe a vu réduire ses commandes, et donc, son effectif.

«On était six salariés, et on a dû se séparer de trois personnes. Ce sont des conversations difficiles à avoir, mais c’est la réalité de la situation», reconnaît la gorge serrée Anthony La Para, l’un des deux gérants.

Mais le projet ayant été bâti durant la première pandémie, les patrons avaient déjà décidé de créer un comptoir pour les repas à emporter, ce qui permet à l’établissement de poursuivre tout de même ses activités.

«On propose toujours des sandwichs, des salades, des desserts… On change la carte au fil des semaines selon les produits du marché, et avec ce froid, on a adapté notre menu pour proposer des produits plus réconfortants», explique Anthony La Para.

Le gérant s’estime par ailleurs chanceux que son café soit situé à proximité du parc Jarry, car, pendant les vacances, le fort achalandage a fait en sorte que «beaucoup d’enfants sont venus acheter des gourmandises».

Pour l’instant, le Rose – Crèmes, café & amour est donc temporairement fermé le lundi, pour compenser l’ouverture du dimanche, plus intéressante.

Le gérant espère pouvoir bientôt retrouver des heures d’ouverture normales, et réembaucher les salariés dont il a dû se séparer.

Coup de chaud pour le bar de glace

C’est l’histoire d’un projet trop rapidement avorté au canal Lachine dans le Sud-Ouest.

Le vendredi 10 décembre dernier, le bar Riverside inaugurait son premier bar de glace, au nom évocateur Hiverside.

Sous une immense tente, il était possible de siroter des cocktails sur des bancs en glace couverts de fourrure, tout en se déhanchant sur la musique d’un DJ.

Hiverside
Le propriétaire du Riverside dans le bar de glace Hiverside.

Un investissement de 100 000 dollars pour le propriétaire Justin Jolin qui avait fait ses calculs, pour amortir l’achat de la tente, des fourrures, des verres à cocktails et des vêtements pour le personnel.

«Pour rentrer dans mes frais, j’avais compté qu’il fallait que l’Hiverside soit plein jeudi, vendredi et samedi, au moins 3 fois par semaine, pendant au moins 10 semaines».

Le projet a été un énorme succès, mais, au bout de seulement deux petites semaines, il a malheureusement été contraint à la fermeture.

Par conséquent, Justin Jolin a dû se séparer des saisonniers de son équipe et, ce mardi 11 janvier, le bar de glace sera même détruit.

«On louait une machine qui coûtait 15 000 dollars par mois pour refroidir le bar de glace, alors ne sachant pas combien de temps on allait rester fermés, on a préféré la rendre.»

À présent, le bar de glace a commencé à fondre et le gérant repousse son projet d’Hiverside au prochain hiver, espérant au moins pouvoir ouvrir le Riverside au plus tard en avril.

Maintenir ses projets coûte que coûte

Heureusement, il arrive encore d’entendre des nouvelles encourageantes, même dans un contexte perturbé par la pandémie.

C’est par exemple le cas dans Rosemont–La Petite-Patrie, où le Bar Mamie, situé à l’intersection des rues Beaubien Est et Drolet, a connu un heureux concours de circonstances.

L’intérieur du Bar Mamie.

Le restaurant et bar à vin, qui ferme habituellement durant tout le mois de janvier pour prendre une pause, n’est donc pas affecté par la situation actuelle.

L’établissement est même sur le point d’être agrandi pour accueillir La Cave, grâce au rachat de l’ancien commerce voisin.

«Ce sera la première cave d’importation privée de vins à Montréal, proposant jusqu’à 250 références de vins, que l’on ne trouve pas à la SAQ», explique Max, l’un des gérants.

«À l’intérieur sera également offert un service d’épicerie à emporter au comptoir, proposant du fromage, de la charcuterie et des petits plats élaborés toujours avec des produits locaux québécois.»

Et les gérants voient même une forme de chance dans leur malheur. 

«Si on ne peut pas rouvrir le Bar Mamie (le restaurant) début février, ce sera la meilleure stratégie marketing pour ouvrir La Cave, car on pourra quand même faire de l’emporter, et les clients se rabattront sur ça et viendront encore plus découvrir le nouvel établissement.»

La Cave ouvrira donc quoi qu’il en soit et comme prévu le 2 février prochain.

«Mais si les restaurants rouvrent prochainement, alors on rouvrira les deux établissements et on mettra les bouchées doubles», conclut le gérant.

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