CLSC Saint-Henri : des citoyens déplorent l'érosion de certains services
Des citoyens, qui disent avoir constaté au cours des dernières années une érosion de certains services aux CLSC Saint-Henri, travaillent à mobiliser la population autour de cet enjeu.
Alors qu’ils se rencontraient depuis déjà plusieurs mois pour échanger sur le sujet de manière informelle, ces citoyens ont commencé à structurer leur action il y a quelques semaines. «Ça fait plus d’un an qu’on en parle», indique Dominique Jarry-Shore du regroupement Au Secours CLSC, lequel compte un noyau dur de cinq personnes.
La démarche du groupe, qui est autonome, a suscité l’intérêt de Solidarité Saint-Henri, la table de concertation des organismes du quartier, qui apporte un appui logistique.
Dominique Jarry-Shore, parle d’une «érosion lente de nos services». Mélanie Ménard, Katri Campeau et Marc-Olivier Rainville partagent son analyse.
Mme Jarry-Shore est mère de deux enfants. Mélanie Ménard en a quatre. Katri Campeau est mère de deux bambins. Ce sont des usagères de longue date des services du CLSC. Elles disent avoir observé des changements au fil des ans.
Elles pointent du doigt le service de visite à domicile d’une infirmière peu de temps après un accouchement. Auparavant, la mère avait droit à cette visite à chaque naissance. «La visite à domicile, c’est l’une des meilleures choses que le CLSC fait. Ça m’a tellement aidée. Ça m’a rassurée», confie Dominique Jarry-Shore. Aujourd’hui, il y a visite à domicile seulement suite à la naissance du premier enfant. Le groupe note aussi la diminution du nombre de cours prénataux. On signale aussi que moins de personnes – une douzaine – ont accès chaque jour aux services médicaux sans rendez-vous.
«Notre objectif est de lutter pour avoir plus de services», explique Dominique Jarry-Shore. «Nous sommes en phase de recueillir de l’information auprès des citoyens (ausecoursCLSC@gmail.com)», dit-elle, mentionnant que le regroupement prévoit tenir une assemblée publique.
«On met ça sur papier. Nous avons des idées», dit-elle. Des idées que l’on compte éventuellement communiquer au Centre de santé et de services sociaux du Sud-Ouest–Verdun. «On veut entrer en dialogue avec eux. C’est très important», souligne Mme Jarry-Shore.
Et le CSSS souhaite entendre ce que le groupe Au Secours CLSC a à dire. «C’est important d’avoir l’opinion de la population», insiste le directeur général adjoint du CSSS, Yves Desjardins. «On veut les rencontrer», dit-il. «C’est important de bien connaître les besoins de la population.»
M. Desjardins rappelle que le CSSS se fait un point d’honneur de fournir à la population «les services les plus efficaces, les plus efficients avec les meilleures pratiques cliniques».
«Ça change constamment», dit-il. «Il y a plein d’éléments qui ont changé dans les façons de travailler au cours des cinq dernière années.»
«Il y a un bris de compréhension», estime le directeur du programme multiclientèle du CSSS, Denis Paquin, qui parle de «services adaptés en fonction des besoins».
M. Paquin exprime son «envie d’échanger directement avec ces personnes» à propos de leur constat. «L’invitation est déjà lancée» au groupe Au Secours CLSC, indique Yves Desjardins.