Propreté canine : pétition pour un règlement plus sévère

«La propreté, c’est un levier, un ingrédient essentiel au sentiment d’appartenance à notre quartier», estime Emmanuelle Berthou, l’instigatrice de la pétition.

Ce groupe de voisins, qui organise depuis quelques années une corvée de nettoyage au printemps, constate qu’il y a des efforts supplémentaires à faire au chapitre de la propreté canine.

On ne jette pas la pierre à l’arrondissement et aux propriétaires de chien. On déplore l’attitude des délinquants qui font fi de la réglementation actuelle; une attitude qui nécessite des actions.

Le règlement en vigueur oblige le propriétaire d’un chien à ramasser immédiatement les matières fécales produites par l’animal. Une contravention est assortie d’une amende de 150$ pour une première infraction. La règlementation relève de l’arrondissement, précise le maire Benoit Dorais. Son application est assurée par des inspecteurs rattachés au service des travaux publics.

«La propreté dans un quartier constitue la base de la qualité de vie», fait-on valoir dans le texte de la pétition. «Il suffit de quelques propriétaires de chien délinquants pour gâcher la vie de milliers de citadins.»

Outre une augmentation des amendes, les porteurs de la pétition suggèrent des pistes d’amélioration: élargissement du mandat des inspecteurs de l’arrondissement actuellement affectés à d’autres dossiers, distribution de mini-drapeaux piqués dans le sol pour identifier les endroits sensibles, augmentation du nombre de poubelles et ajout d’un pictogramme «Chien» sur les poubelles, venant rappeler que c’est là qu’il faut déposer son sac.

Civisme

Le maire Benoit Dorais a accueilli l’initiative de manière positive.

«Je pense que c’est intéressant», dit-il, jugeant que cette pétition a le mérite de faire en sorte que le «civisme revienne au premier plan». Car pour M. Dorais, cet élément constitue un pilier central. On ne peut pas poster un inspecteur derrière chaque arbre. Et hausser les amendes, ça ne règle pas tout. Il ne s’agit pas d’agir sur un seul front, dit-il. «C’est un cocktail de mesures qu’il faut.»

«Nous devons trouver des solutions à faible coût», souligne le maire. «Soyons imaginatifs», lance-t-il, mentionnant que l’administration a des idées en tête. «On a déjà ça dans nos cartons», confie-t-il. «On a déjà identifié des endroits plus problématiques», indique M. Dorais. «On va être plus visible à certains endroits.»

L’éco-quartier du Sud-Ouest est naturellement sensible à la question. Quand un propriétaire s’y présente afin d’obtenir une licence pour son chien, on en profite pour faire du travail de sensibilisation et d’information, explique Serge Quenneville, coordonnateur de l’éco-quartier dans le secteur Saint-Paul–Émard. On lui remet notamment un dépliant sur le civisme et la propreté canine.

Aires d’exercice

L’arrondissement mise aussi sur un travail de sensibilisation entre propriétaires. Et on n’a pas lésiné sur l’aménagement de lieux propices pour cela: les aires d’exercice canin (AEC).

L’arrondissement a procédé, en 2013, à l’ouverture de deux nouvelles AEC, ce qui a porté leur nombre total à six. Et l’on prévoit en aménager une septième au parc Ignace-Bourget.

L’arrondissement souhaite qu’une association de bénévoles soit mise en place dans chacune des AEC. Pour Benoit Dorais, ces associations pourraient collaborer au travail de sensibilisation.

On peut prendre connaissance de la pétition au http://www.avaaz.org/en/petition/Arrondissement_du_SudOuest_Une_meilleure_reglementation_contre_les_cacas_de_chien_dans_le_SudOuest/?czLkJab.