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Portage change la vie de mères toxicomanes depuis 20 ans

Photo: Photo: TC Media - Hugo Lorini

Seul programme du genre au Québec, le centre Portage mère-enfant permet depuis vingt ans aux mères de conserver la garde de leur bambin durant leur séjour pour vaincre leur toxicomanie. Mardi, une trentaine de femmes toujours en thérapie ou ex-toxicomanes venues rendre hommage au centre se sont réunies pour célébrer cet anniversaire.

«Portage m’a sauvé la vie. Sans le centre, je ne pourrais pas avoir encore mes enfants avec moi, témoigne Cassandra. Portage m’a appris à être une bonne mère.»

Sa vie a changé depuis qu’elle a complété sa thérapie il y a cinq ans. «Je suis sobre depuis ce temps et je ne pourrais pas être plus heureuse», confie la jeune femme.

Le centre situé dans la Petite-Bourgogne a accueilli gratuitement depuis son ouverture 1400 mères et leurs enfants. Un maximum de 25 femmes à la fois peuvent y résider avec leur petit âgé de 0 à 6. Le séjour pour vaincre leur dépendance et reprendre pied dure généralement de 6 à 8 mois.

«Le but était d’offrir un programme de désintoxication aux mères sans qu’elles aient à se séparer de leurs enfants, souligne le président de Portage, Peter A. Howlett. L’organisme a en effet constaté que les mères toxicomanes étaient réticentes à demander de l’aide de peur de perdre la garde légale de leurs enfants.

Appui de professionnels
Les mères et les jeunes bénéficient du soutien d’une équipe de professionnels pour les aider à traverser cette épreuve et prendre un nouveau départ. «Portage m’a sauvée et a sauvé ma mère», affirme Emy, qui avait 6 ans quand elle s’est retrouvée au centre. Née de deux parents toxicomanes, celle qui a aujourd’hui 17 ans relate cette expérience avec émotion. «C’est en arrivant à Portage que les choses ont commencé à changer. Ma mère a commencé à être là pour moi. Avant, elle ne l’avait jamais été», se souvient-elle.

Deux tiers des mères qui franchissent la porte de Portage sont référées par les services sociaux. C’est le cas de Chantal, qui y a effectué une cure de désintoxication en 2010. Elle était alors âgée de 38 ans et mère d’un garçon. Elle prenait drogues et alcool et vivait des relations affectives avec ses fournisseurs. «Je savais que je n’étais pas capable d’arrêter de consommer», relate-t-elle.

C’est au moment où elle s’est retrouvée enceinte d’un second enfant que la Direction de la protection de la jeunesse lui a parlé de Portage. «On rentre ici à reculons. Mais on rentre ou on perd notre enfant», souligne Chantal, qui a commencé à consommer de l’alcool à l’âge de 6 ans.

Elle a vite constaté qu’elle venait de trouver sa planche de salut. «Ça ne m’a pas pris beaucoup de temps pour réaliser que j’en avais besoin. J’ai retrouvé mon estime. J’ai réussi à vaincre la culpabilité, la honte», lance-t-elle.

Le passage de Chantal à Portage a changé sa vie à plus d’un titre. Aujourd’hui, celle qui poursuit des études universitaires en toxicomanie travaille au centre comme intervenante.

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