Grève dans le milieu de la santé
Les 60 000 membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) seront en grève les 7, 8, 20 et 21 juin dans le cadre de la négociation de leur convention collective.
Le regroupement syndical réclame une meilleure offre salariale de la part du gouvernement ainsi que de meilleures conditions de travail afin qu’elles soient plus compétitives avec celles du secteur privé.
Lors du début des négociations, en novembre 2019, l’APTS demandait plus de 20% d’augmentation sur trois ans. Depuis, ses demandes ont diminué à 12%, notamment en raison de la pandémie. La dernière offre du gouvernement demeure en deçà de ce pourcentage, autour de 8%.
«C’est un dialogue de sourds, alors on a fait tout ce qu’on était en mesure de faire, et même des manifestations, mais comme le gouvernement n’entend rien, on n’a pas eu d’autres choix que de faire la grève», indique le responsable national de l’APTS, affecté à la Montérégie-Ouest, Francis Collin.
Parmi les membres de l’alliance, on retrouve des psychologues, travailleurs sociaux, techniciens en laboratoire, orthophonistes et autres.
Lors des journées de grève, chacun des quarts de métier devra travailler une partie de la journée selon un quota pour assurer les services essentiels.
«Par exemple, une personne d’une profession dont le quota est à 90% devra travailler 90% de sa journée et sera tenue de faire la grève pendant 42 minutes sur 7 heures, sans être payée, explique le responsable national. Ce que cette personne-là devait faire pendant ces 42 minutes sera reporté à plus tard.»
Bien que la région de Vaudreuil-Soulanges n’ait pas d’hôpital, plusieurs travailleurs des CLSC, notamment une centaine de travailleurs du CLSC de Vaudreuil-Dorion, situé sur le Boulevard de la Gare, participeront à l’action de visibilité.
Cercle vicieux
Les professionnels et techniciens du réseau de la santé se tournent de plus en plus vers le privé, attiré par de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés. Selon M. Collin, un psychologue du secteur public gagne 40 000$ alors qu’il pourrait faire 100 000$ par année au privé.
Cette situation met de la pression sur le personnel qui reste dans le réseau public, ce qui ajoute à l’attrait du réseau privé.
«Plusieurs ne reviendront jamais au public, ce qui fait qu’on est présentement en pénurie de personnel dans certains secteurs, explique le responsable national. Par exemple, on a des résidences à assistance continue, pour les personnes à déficience intellectuelle, où les éducateurs de jour doivent faire des quarts doubles, faute de relève pour la nuit.»
L’APTS demande donc l’ajout de primes afin d’attirer plus de personnel dans le réseau public et pour que les nouveaux venus y demeurent. «Si on n’est pas en mesure de faire ça, cela pourrait avoir un impact sur notre capacité à offrir certains services», indique M. Collin.
Les négociations se poursuivent avec le gouvernement. Si une entente est trouvée avant les journées de grève prévues, l’offre sera soumise aux membres et l’interruption de service pourra être évitée.
10
Nombre de jours de grève qu’ont voté les membres de l’APTS. Si les quatre jours prévus sont utilisés en juin, six autres journées de grève pourraient avoir lieu.