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Des rails qui séparent depuis trois décennies

Bien que Montréal a fait l’annonce, l’automne dernier, qu’elle ira en arbitrage devant l’Office des transports du Canada concernant l’ajout de passage à niveau sur les terrains appartenant au Canadien Pacifique (CP), toujours aucun dossier n’a été déposé. Ce qui repousse à la fin de l’année une possible décision.

Les passages à niveau permettraient aux citoyens d’atteindre plus facilement et plus surement leurs destinations comme leur lieu de travail ou le métro.

Actuellement, ils doivent s’introduire sur les voies au risque d’être mis à l’amende ou faire de longs détours. «On parle d’un kilomètre avec des poussettes pour rejoindre le métro Parc», soutient un citoyen de Villeray qui fait le trajet tous les jours.

Dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (VSP), deux projets de passages à niveau sont demandés. Une entre les rues Ogilvy et de Castelnau, et l’autre reliant Parc-Extension au futur campus Outremont de l’Université de Montréal. «Ce sont deux passages qui sont prioritaires dans la liste des demandes», soutient la mairesse d’arrondissement Anie Samson.

La Ville doit déposer une demande d’arbitrage à l’OTC après que la médiation avec le Canadien Pacifique, propriétaire des voies de fer, avait «achoppé» selon le maire Denis Coderre. La médiation avait duré trois ans.

«Nous sommes en train de rassembler les documents pour le dossier. Nous espérons les déposer au printemps», souhaite Anie Samson. Selon elle, une décision sera rendue par l’OTC à l’automne, en pleine période électorale.

«C’est étonnant de voir qu’ils ramassent encore des documents, alors que ça fait très longtemps que ces projets sont examinés et documentés», indique pour sa part Richard Ryan, conseiller de Mile-End, qui suit le dossier pour l’opposition.

La mairie avoue que les cinq projets qui seront déposés ne sont pas égaux dans la qualité des informations disponibles. L’OTC lui a refusé de faire une demande d’arbitrage par projet, ceux de VSP – «les plus avancés» selon la mairesse – doivent donc attendre les autres.

L’OTC, de son côté, rend rarement des décisions qui traitent uniquement de passages pour piétons. Les dernières remontent aux années 1990.

Fédéral

La solution proviendra peut-être d’une décision politique à la Chambre des communes. La députée néodémocrate de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, a déposé un projet de loi permettant au ministre fédéral des Transports d’avoir un pouvoir discrétionnaire sur l’installation de nouveaux passages à niveau.

Jusqu’à présent, il n’avait que le pouvoir d’en retirer ou de les modifier. «Le processus de l’OTC ne fonctionne pas. Les rapports de force entre les compagnies de chemins de fer et les citoyens ne sont pas suffisants», indique-t-elle.

Le projet de loi passe en seconde lecture lundi et sera voté d’ici le mois de mai. Pour la députée d’opposition, les chances qu’il soit adopté ne sont pas minces. «C’est un projet qui n’oblige pas le ministre à faire quelque chose. Plusieurs députés libéraux m’ont dit que ç’a du sens», ajoute-t-elle.

Richard Ryan nuance toutefois. «Le projet passera si le premier ministre comprend l’importance du projet. Ce ne sont plus que des citoyens qui demandent ces passages, mais des entreprises!»

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