Des citoyens mécontents de l’aménagement de la place de la Gare-Jean-Talon
Une consultation citoyenne sur les aménagements à venir sur la place de la Gare-Jean-Talon a vite tourné en un appel au rejet du projet par une dizaine de citoyens.
«On n’en veut pas de ce projet, a protesté Stéphanie, résidente du quartier. Parc-Extension n’existe aux yeux de la mairie qu’au travers du projet de l’Université [de Montréal]. Ils veulent revitaliser la place, car c’est par là que passe les étudiants pour aller en cours depuis le métro.»
Dès juillet, des «halles» seront installées sur le parterre de gazon en face de l’ancienne gare patrimoniale. «Nous voulons aménager de l’ombrage, illuminer les lieux, ajouter des tables et créer une sorte de place de marché, pour permettre des ventes de trottoir ou de produits artisanaux faits par des gens du quartier, par exemple», a indiqué Elise Marchal, de l’organisme La Pépinière.
Le projet de 125 000$ est promu par un collectif d’organismes de Parc-Extension, dont fait parti La Pépinière. Il souhaite lutter contre l’insécurité alimentaire.
«Qu’ils mettent plus de verdures, des arbres ou des arbustes fruitiers. Mais la place est déjà belle comme elle est, il suffit juste d’ajouter quelques tables», a de son côté estimé Tom Holzinger, un des citoyens.
À la mode
Stéphanie, comme d’autres, a suggéré que le projet va gentrifier le quartier et pousser les loyers à la hausse, en rendant Parc-Extension à la mode, en plus de l’installation prochaine du campus Outremont de l’Université de Montréal.
Elle craint que la place principale de Parc-Extension connaisse le même sort que la place Émilie-Gamelin. «Elle était très vivante avant qu’on la clôture et que la police chasse les gens marginaux. Ce genre de projet va stériliser la place», a clamé Stéphanie.
Coleen Lashuk, architecte et consultante en codesign pour Parc-Ex nourricier, était présente pour noter les commentaires des citoyens. «Je vous entends, mais je dois concilier toutes les opinions», s’est-elle justifiée.
Elle a ajouté que des consultations se sont aussi faites auprès des organismes communautaires «éthiques» afin d’avoir le pouls de l’ensemble de la population, en plus de sondages auprès de passants, en réponse aux critiques contre la démarche de consultation qui n’a fait venir que des personnes blanches.