Rouge Gorge: un bar à vin comme on les aime

Les propriétaires du défunt Continental font un retour sur la scène de la restauration avec un bar à vin: le Rouge Gorge.

En mai dernier, c’est avec beaucoup de tristesse que nous avions appris la fermeture du restaurant Le Continental, après plus de 25 ans de loyaux services. Il n’aura toutefois pas fallu beaucoup de temps à ses propriétaires, Alain Rochard et Laurent Farre pour faire le deuil de leur institution de la rue Saint-Denis et donner vie à un nouveau projet. En quelques mois seulement, ils ont réussi à transformer une ancienne taverne de l’avenue du Mont-Royal, qui avait besoin de beaucoup d’amour, en un chic bar à vin.

Le Rouge Gorge répond tout à fait à la tendance actuelle, qui consiste à aller dans un bar pour boire un verre dans une ambiance agréable et grignoter pendant la soirée, plutôt que de s’attabler dans un restaurant «traditionnel». Dans un magnifique décor signé Zébulon Perron – celui-là même qui avait conçu celui du Continental –, le Rouge Gorge nous propose de découvrir des vins, beaucoup de vins, accompagnés de quelques petits plats.

Alain Rochard, également copropriétaire du Vignoble du Loup blanc en France, a concocté une carte comprenant quelque 500 vins, pour tous les goûts et pour toutes les bourses, majoritairement d’importation privée. Ceux qui préféreront essayer des vins au verre en trouveront un bon choix. On offre même trois vins à la «tirette», deux blancs et un rouge; un excellent rapport qualité-prix.

Dans la cuisine, ouverte sur la salle, c’est le fils d’Alain, Julien, qui officie. Il a créé un menu tout simple de 11 petites assiettes qui accompagnent très bien un verre de vin et qui se partagent facilement.

Parmi celles-ci, on remarque l’assiette de charcuteries de l’entreprise de Mirabel Pork Shop. Lors de notre visite, elle était composée d’un excellent jambon de canard et de trois savoureux saucissons: un au fenouil, un aux champignons et un au cœur et foie. Les rillettes de porc, elles, manquaient cruellement de goût.

J’ai beaucoup aimé le maquereau fumé et mariné en escabèche servi sur pommes de terre rattes avec une vinaigrette à la moutarde de Meaux, ainsi que la pieuvre tempura servie avec une mayonnaise à l’orange.

Le tartare de bison, accompagné de chips de taro, aurait pu, pour sa part, être plus assaisonné, mais il plaira à ceux et celles qui souhaitent retrouver le goût de la viande avant tout. Les amateurs de boudin apprécieront probablement le parmentier de boudin apprêté avec une purée de pommes de terre, chou-fleur et oignons caramélisés. Quoique je l’aie apprécié, le plat aurait probablement été encore plus intéressant avec un peu de texture en bouche.

Si, au Rouge Gorge, l’accent est mis d’abord sur les vins – que les serveurs se feront un plaisir de vous faire déguster –, la nourriture reste alléchante et bien travaillée. Les bons bars à vin ne sont pas si nombreux à Montréal. Avec son offre intéressante et sa terrasse, le Rouge Gorge devrait attirer plusieurs Montréalais sur l’avenue du Mont-Royal cet été.

En résumé

• L’occasion. Pour un verre entre amis après le boulot, ou encore pour un premier rendez-vous, au bar.
• L’ambiance et le décor. Ambiance animée, mais niveau sonore qui permet la discussion.
• Les prix. Plats entre 3$ et 15$; vin au verre à partir de 4,50$ pour 2,5 oz

Rouge Gorge
1234, av. du Mont-Royal Est