Journée internationale des peuples autochtones: appel pour un nouveau contrat social
Sous le thème «Ne laisser personne de côté: les peuples autochtones et l’appel pour un nouveau contrat social», la Journée internationale des peuples autochtones, soulignée chaque 9 août, invite les sociétés à inclure les peuples autochtones dans le contrat social.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), les peuples autochtones de nombreux pays ont été chassés de leurs terres, marginalisés des activités politiques et économiques, et ont vu leurs cultures et leurs langues dénigrées, faisant en sorte qu’ils n’ont jamais été inclus dans le contrat social. Ce dernier a été conclu entre les populations dominantes dès le départ, ajoute-t-on.
L’ONU estime qu’un nouveau contrat social doit être fondé sur une participation et un partenariat authentiques qui favorisent l’égalité des chances et respectent les droits, la dignité et les libertés de tous.
«Le droit des peuples autochtones à participer à la prise de décision est un élément clé pour parvenir à la réconciliation entre les peuples autochtones et les États», précise-t-on sur leur site internet.
Un thème important pour l’APNQL
Le thème de cette année revêt une signification particulière pour l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).
«Le défi de l’inclusion fait appel à un effort sincère de tous les leaders au pays pour réaliser le souhait des peuples autochtones et, nous le croyons, celui des Canadiens et Canadiennes, d’atteindre une véritable réconciliation dans ce pays considéré comme tolérant et où nos peuples ont pleins droits sur les plans culturel, social, politique, économique et territorial», a déclaré le Chef de l’APNQL Ghislain Picard.
Ce dernier souligne toutefois combien cette réconciliation est fragilisée par les récentes découvertes de sépultures d’enfants disparus dans les pensionnats.
Cette «épreuve douloureuse» a des répercussions sur des générations de personnes autochtones en plus de souiller la réputation du Canada dans le monde, ajoute le Chef Picard.
Dans une déclaration officielle, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, reconnaît le racisme systémique et la discrimination auxquels font face les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Il admet aussi qu’il reste beaucoup de travail à accomplir pour faire avancer la réconciliation.
Selon M. Trudeau, cet appel à un nouveau contrat social «nous invite à remettre en question les systèmes que nous avons en place, à dialoguer et collaborer avec les communautés autochtones dans le cadre d’une véritable relation de nation à nation».
Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Au niveau international, les efforts pour un nouveau contrat social ont inclus l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), qui affirme notamment les droits individuels et collectifs préexistants des peuples autochtones, y compris le droit à l’autodétermination.
Les travaux sur la DNUDPA ont pris naissance le 9 août 1982 avec la première rencontre de travail qui a mené à ce document d’importance fondamentale pour les 476 millions d’autochtones vivant dans 90 pays du monde, soit 6,2% de la population mondiale.
Pour sa part, le Canada a adopté la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en juin dernier.
Élaborée en collaboration avec les partenaires et organisations autochtones, cette loi établit clairement une voie à suivre pour pleinement reconnaître, respecter et protéger les droits et l’égalité des Autochtones.
«La mise en œuvre de la Déclaration nous aidera à éliminer les obstacles institutionnels, à consolider nos relations, à combler les écarts socioéconomiques et à promouvoir une plus grande prospérité pour les peuples autochtones – et tous les Canadiens», a souligné le premier ministre Justin Trudeau.
En 2016, les libéraux s’étaient engagés à mettre en oeuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Une version simplifiée de la Déclaration est disponible sur le site de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Cet outil vise à rendre accessible au plus grand nombre un texte complexe afin de favoriser une meilleure compréhension des droits des peuples autochtones et proposer des pistes d’actions concrètes pour les promouvoir et les défendre afin de lutter contre le racisme et la discrimination à l’endroit des Premiers peuples.
Fierté Montréal souligne la Journée internationale des peuples autochtones
Alors que le festival Fierté Montréal lance sa programmation aujourd’hui, l’édition porte une attention particulière aux peuples autochtones.
En plus de souligner la Journée internationale des peuples autochtones, Fierté Montréal désire également leur redonner la voix et reconnaître la responsabilité de chacun d’agir en allié de la cause des communautés autochtones et des personnes bispirituelles.
«La découverte de centaines de corps d’enfants dans des pensionnats autochtones en 2021 au Canada ne fait que réitérer l’urgence d’imposer une prise de conscience collective majeure des atrocités commises envers les personnes autochtones», indique-t-on par voie de communiqué.