Chez Doris: célébrer les Fêtes comme tout le monde
Plus de 200 femmes en situation d’itinérance ou à risque de l’être se sont réunies pour la traditionnelle fête de Noël de Chez Doris, qui s’est tenue hier au Collège LaSalle. Une occasion pour elles de célébrer les Fêtes comme tout le monde, malgré leurs difficultés.
Lisa McIntyre Therrien célèbre Noël avec Chez Doris depuis plus de 20 ans. C’est à l’âge de 18 ans, alors qu’elle se trouvait temporairement sans logis, qu’elle a fait appel pour la première fois aux services du refuge.
Le party de Noël est une occasion de revoir ses amies, autant des femmes qui ont également bénéficié des services de Chez Doris que des intervenantes, explique-t-elle.
On a un sentiment de communauté, c’est comme si on était à la maison.
Lisa McIntyre Therrien
«On est une famille», résume celle qui est toujours impliquée dans certains des programmes de l’organisme.
Pour sa part, Sara multiplie les séjours au refuge de nuit de Chez Doris et bénéficie des services du refuge de jour depuis avril. Elle est très excitée d’avoir une fête de Noël, considérant son année difficile.
«C’est pourquoi je me suis habillée chic!», s’exclame-t-elle.
Sara appréhendait un peu la période des Fêtes, et est donc reconnaissante de pouvoir célébrer. «Ça remonte le moral […] on s’a les uns les autres», confie-t-elle, avant de retourner s’asseoir avec ses amies.
Le party est particulièrement animé, observe Métro. Après la partie de bingo, le plancher de danse s’est rapidement enflammé au rythme de Shakira et d’autres grands succès des dernières années.
Les représentants des services de police et d’incendie se sont occupés de servir le repas traditionnel des Fêtes. Les convives ont également reçu cartes-cadeaux, chocolats, foulards, chapeaux et autres cadeaux.
Donner de la joie
«Veut, veut pas, la période des Fêtes est très reliée aux questions d’argent […] et à l’esprit de famille», souligne l’intervenante au refuge de jour de Chez Doris Clara Seidenberg.
La fin de l’année peut donc être particulièrement difficile pour ces femmes qui sont souvent dépourvues de moyens et dont le réseau social est très limité, explique-t-elle.
La fête n’est pas qu’au bénéfice des femmes qui viennent au refuge, selon Clara Seidenberg. «De voir du monde sourire, jaser, danser, chanter, c’est super agréable pour nous aussi comme intervenantes», ajoute-t-elle. «Ça change un peu de l’ambiance lourde et pesante dans laquelle on travaille au quotidien.»
D’ailleurs, il a toujours été primordial pour Chez Doris de célébrer Noël avec les clientes, explique la directrice générale de l’organisme, Marina Boulos-Winton.
«Avoir un bon repas, une salle décorée, de la danse […] c’est leur donner de la joie», explique-t-elle.
«On dit que l’argent n’amène pas la joie, mais quand tu n’en as pas, tu n’as pas beaucoup d’occasions de te réjouir», rappelle la directrice.