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47 marathons en 50 jours: Sébastien Jacques est allé «au bout de ses limites»

Sébastien Jacques a marché de la frontière italo-suisse au nord de Como jusque dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Photo: Gracieuseté de Sébastien Jacques

Mission accomplie pour Sébastien Jacques, qui a relevé le défi qu’il s’était fixé, soit de marcher 47 marathons en 50 jours pour traverser l’Italie. Un défi pédestre qui lui aura permis d’amasser 38 615 $ pour la Fondation CHU Sainte-Justine.

«C’est une belle somme d’argent, qui peut faire une belle différence», se réjouit-il lors d’un entretien en visioconférence avec Métro, alors qu’il se repose à Otrante, village du sud-est de l’Italie. L’objectif avait initialement été fixé à 100 000 $.

Sébastien Jacques a terminé sa marche le 3 janvier, soit un jour plus tôt que prévu. «C’est le seul moment de l’aventure où je suis devenu émotif», explique-t-il. Il a alors réellement pris conscience de l’ampleur du chemin parcouru.

Le Magogois tient à souligner l’apport essentiel de tous ceux qui l’ont accompagné dans son défi et de tous ceux qui lui ont écrit des messages d’encouragement.

Quand j’ai atteint la ligne d’arrivée, c’est à ce monde-là que je pensais […] à ceux qui ont marché avec moi, qui m’ont hébergé, qui m’ont amené de la nourriture.

Sébastien Jacques

Il espère surtout que son parcours aura permis de donner espoir à tous ceux qui vivent des moments difficiles, notamment les jeunes qui séjournent dans les hôpitaux du Québec.

Rappelons que l’ancien champion de tennis a lui-même subi de graves problèmes de santé pendant quatre ans en raison d’une masse volumineuse au cerveau, qu’on lui a finalement enlevée en 2015 lors d’une opération complexe.

Douleurs et intempéries

Le début de la marche a été «une période d’adaptation assez intense pour le corps», relate Sébastien Jacques, qui s’est initialement fait connaître lors de sa traversée des États-Unis, en 2017.

J’avais mal un peu partout. La nuit, ça me réveillait si je bougeais.

Sébastien Jacques

La situation est devenue particulièrement précaire après son sixième marathon. Une blessure aux muscles fléchisseurs de la cheville l’empêchait de lever son pied. Il a repris la route après une journée de repos, délaissant toutefois les sentiers encombrés pour les chemins empruntés par les voitures. «Ça me permettait carrément de traîner mon pied par terre», affirme l’entraîneur de tennis.

Éventuellement, la douleur est devenue endurable, à l’aide d’une quantité d’Advil «assez élevée, qui n’est pas recommandée!», ajoute-t-il.

Par ailleurs, les intempéries lui ont mené la vie dure tout au long de sa traversée. Sébastien Jacques a dû composer avec «des pieds mouillés pendant neuf heures» à plusieurs reprises.

Il se rappelle avoir descendu un col escarpé pendant une pluie torrentielle, alors que la voie était complètement inondée. «J’aurais pu prendre un kayak», blague Sébastien Jacques.

«C’est de ces moments-là dont je vais me souvenir le plus», précise-t-il cependant rapidement, le sourire aux lèvres.

Gracieuseté de Sébastien Jacques

Comme il l’avait anticipé, le principal défi s’est joué entre ses deux oreilles. Sébastien Jacques reconnaît que devoir maintenir cet état d’inconfort pendant 50 jours, de devoir repartir pour un nouveau marathon chaque matin malgré la fatigue et la douleur a été difficile psychologiquement.

Que se disait-il lorsque son moral était au plus bas, comme ce moment où il a dû s’arrêter, incapable d’avancer, «au milieu de nulle part», sur un chemin de gravier?

«Finir la journée. Je gageais n’importe quoi que je pouvais marcher 42 km [ce jour-là], puis je me disais la même affaire le lendemain.»

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