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Bannissons les feux d’artifice, maintenant, pour de bon

CHRONIQUE – La semaine dernière, La Ronde regrettait de nous informer qu’en raison de la pollution atmosphérique, en tant que «bon citoyen corporatif», elle annulerait la première représentation de ses feux d’artifice de l’été. Faisons de cet événement une nouvelle tradition: bannir les feux complètement. Il n’y a aucune raison valable de maintenir cette activité en 2023.

On savait déjà que les feux d’artifice avaient un impact considérable sur la santé des animaux. Des oiseaux font des attaques de panique et meurent massivement en se cognant dans leur course effrénée. D’autres animaux s’enfuient si loin qu’ils laissent parfois leur progéniture derrière. Aux États-Unis, le 5 juillet, lendemain de la fête de l’Indépendance, soirée à haute densité pyrotechnique, est la journée où les sociétés de protection des animaux sont le plus occupées à récupérer des chiens s’étant enfuis de chez eux par peur. Les feux d’artifice peuvent  aussi être un stresseur important pour des personnes traumatisées par la guerre. Rien que ça.

En Chine, où la qualité de l’air est un enjeu criant, des chercheurs ont analysé la pollution atmosphérique aux lendemains des célébrations du Nouvel An pour découvrir une augmentation «dramatique» des concentrations de particules fines. Ces fameuses particules fines qui font qu’on consulte dorénavant la météo pour savoir si on peut faire du sport à l’extérieur de manière sécuritaire ou s’il faut porter un masque N95 pour se rendre quelque part en vélo.

Les feux d’artifice, c’est beau. C’est tout. Ça s’arrête là. Il n’y a aucun autre avantage. D’aucuns diraient que ça crée des retombées économiques. Ça crée aussi des retombées de polluants dans l’air et les cours d’eau, comme les métaux lourds utilisés pour créer de jolies couleurs, par exemple le strontium, le baryum, le cuivre ou les perchlorates, qui sont des perturbateurs endocriniens dont on mesure encore mal l’impact sur la qualité de l’eau et la santé.

Alors qu’on prend dramatiquement conscience de l’importance de la qualité de l’air qu’on respire, on ne peut plus ignorer l’impact délétère des spectacles pyrotechniques. Même s’ils ne constituent qu’une infime partie de la pollution totale, il s’agit d’une pollution de trop, qui n’en vaut vraiment pas la chandelle. Les maintenir, c’est crier au ciel qu’on s’en torche, de l’air.

Alors que l’humanité cherche par tous les moyens à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, il me semble que nous n’avons pas les moyens collectivement de lancer des polluants dans l’air juste parce que c’est beau. Changer nos comportements pour les choses utiles comme se déplacer, se nourrir, se loger est déjà assez difficile. On n’arrête pas de dire que ce sera le défi numéro 1 de notre génération. Peut-on collectivement se donner un coup de main en éliminant les sources de polluants générés par des choses inutiles? Je suis certaine qu’on peut trouver une manière non polluante de s’émerveiller en regardant le ciel, et probablement que Moment Factory a déjà sa petite idée là-dessus.

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