Le tour du chapeau de la Volkswagen Jetta Hybride
Avec l’arrivée, ces jours-ci, de sa Jetta Hybride – sa première hybride au Canada –, Volkswagen fait le tour du chapeau.
Du coup, la compacte peut se targuer d’être une des rares à s’offrir avec un moteur à essence, un moteur diesel, ou une propulsion hybride. Et vous savez quoi? D’une variante à une autre, le plaisir de conduite – reconnu aux produits Volks – demeure.
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Et c’est sans doute là le plus beau de l’affaire : une voiture hybride qui est plaisante à conduire, c’est rare. La nouvelle Jetta Hybride l’est : on est loin du manque de vigueur qui compose généralement l’expérience hybride – du moins, celle accessible aux portefeuilles normaux.
Elle fait bien, tant en ville que sur l’autoroute
Sont encore plus rares les hybrides qui accordent presque autant d’économie en carburant que ce qui est annoncé.
Certes, la Jetta Hybride n’est pas aussi frugale sur l’autoroute que sa comparse la Jetta diesel (TDI). Reste que sur la 401 entre Toronto et Montréal, du 6,7 L/100 km, c’est très, très intéressant comme résultat pour une hybride. Surtout considérant que deux jours plus tôt, le même trajet à l’aller en Jetta TDI nous a permis d’enregistrer du 5,5 L/ 100km.
En ville, sans surprise, la nouvelle Jetta Hybride est reine. Non seulement par rapport à ses contreparties diesel et à essence, mais aussi par rapport à la plupart des autres hybrides.
En effet, même à -16 degrés, la Volks Hybride a accepté de parcourir 4 km sans aucune aide du moteur à essence. La conduire en demeurant très doux avec l’accélérateur nous a donné un beau 4,7 L/100 km après une heure de pérégrinations urbaines – un demi-litre de moins que ce que nous avait donné, à l’automne dernier, la Ford C-Max.
Notez qu’à 27 875 $, la Jetta Hybride coûte à peine 675 $ de plus que l’hybride américaine. Et si elle est 2 500 $ plus chère que la Jetta TDI (avec boîte automatique), elle s’amène de série avec le cuir, la climatisation bizone et, évidemment, le système hybride.
Ce qu’il y a là-dessous
Contrairement à Ford avec sa C-Max ou à Toyota avec sa Prius, Volks n’a pas voulu concocter, pour son hybride, une toute nouvelle voiture qui crie : «Regardez comme je suis verte!»
Le constructeur a plutôt choisi d’annexer une motorisation électrique à une berline déjà bien connue. Tout au plus lui a-t-il accordé en exclusivité des jantes plus aérodynamiques, une calandre et des embouts d’échappement dissimulés – pour une allure «zéro émission», dit-on.
Volks a également opté pour des composantes qu’on trouve sur les Jetta haut de gamme, telle la suspension arrière multibras, et non pour la poutre de torsion des variantes de base.
Et, surprise : au lieu du traditionnel moteur à cycle Atkinson qu’on trouve sur la majorité des hybrides, Volks a misé sur le petit quatre cylindres (1,4 L) turbo et à injection directe qu’il a conçu pour sa nouvelle Golf. Vous avez bien lu : un turbo dans une hybride. Avec le 0-100 km/h en 8,6 secondes. Plaisante à conduire, qu’on disait.
Turbo… et pas de CVT
Mieux encore : la Jetta n’est pas tombée dans le panneau «CVT» – un passage pourtant presque obligé pour les hybrides. Elle propose plutôt une boîte automatique à sept (sept!) rapports. Et pas n’importe quelle boîte : la DSG à double embrayage, avec mode sport s’il vous plaît. Voilà des organes qui contribuent au plaisir de conduite de la voiture. Ensemble, ils produisent 170 chevaux, soit pile-poil la puissance livrée par la Jetta dite «normale» à essence (2,5L).
Notez que, malgré sa deuxième motorisation et ses batteries, la Jetta Hybride ne pèse guère qu’une centaine de kilos de plus que sa jumelle à essence. Ça aussi, c’est un exploit technologique.
Un cœur électrique qui bat mieux que d’autres… Au cœur de l’hybride, il y a des batteries au lithium-ion qui ne nous déçoivent pas, côté autonomie.
C’est que le mode 100 % électrique embarque souvent, sans même qu’on ait à se montrer trop catholique avec l’accélérateur, et on peut facilement rouler jusqu’à 70 km/h sans moteur à essence. De plus, l’énergie électrique ne s’épuise pas au moindre courant d’air et, à l’opposé, la voiture accepte de se recharger rapidement au cours des séances de freinage ou de décélération.
Bref, il y a une belle flexibilité dans ce groupe électrique qui, de surcroît, est simple à apprivoiser et à opérer.
Nos bémols
Vous le sentez, n’est-ce pas? La Jetta Hybride s’est inscrite sur notre liste «coups de cœur». De quoi lui pardonner son arrivée tardive sur le marché – rappelons que la Toyota Prius est avec nous depuis plus d’une décennie…
Évidemment, l’allemande n’est pas dénuée de tout défaut. Il y a ce cargo qui perd le tiers de sa générosité en raison de la batterie – à 320 L, c’est le coffre d’une petite voiture. Heureusement, la banquette se rabat.
Par ailleurs, qui dit turbo dit essence super. Celle-ci coûte en général une dizaine de cents de plus que l’essence régulière. Voilà qui est contradictoire, quand on recherche les économies à la pompe.
Si ça vaut la peine?
Si c’est l’économie tout court qu’on priorise, mieux vaut choisir… la Jetta de base, avec son petit moteur de 115 chevaux et sa boîte manuelle. Prix d’étiquette : 14 990 $, soit presque moitié moins que la Jetta Hybride.
En effet, avant de dépenser en carburant les 13 000 $ qui constituent l’écart de prix entre la Jetta de base et l’hybride (ou encore les 9 000 $ qui séparent la Jetta de base de la TDI), il faudra en rouler, des kilomètres. Entre 500 000 et 1 M.
Mais si c’est l’économie de carburant qui importe et si on souhaite une voiture un tant soit peu équipée, la Jetta a désormais l’avantage, avec son tour du chapeau, de proposer deux solutions plutôt qu’une : l’hybride qui consomme moins en ville et la TDI qui demeure la championne sur l’autoroute.
Entre les deux, laquelle choisir? Notre cœur – et notre raison – n’y arrive toujours pas.
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POUR
- C’est une hybride amusante à conduire.
- La consommation s’avère intéressante tant en ville que sur autoroute.
- La suspension est «bonne».
- La voiture est dotée d’un moteur turbo et n’a pas de boîte CVT.
- Son style ne crie pas : «Je suis verte!»
CONTRE
- Le cargo perd le quart de sa générosité.
- Le moteur turbo commande de l’essence super.
- Il faut rouler un nombre élevé de kilomètres pour «rentrer» dans son argent.
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Fiche technique
- Moteur : quatre cylindres (1,4 L) turbo et injection directe, moteur électrique de 20 kW, batteries lithium-ion
- Performances (combinées) : 170 chevaux, 184 lb-pi
- Boîte : automatique sept rapports (à double embrayage)
- Consommation annoncée (ville-autoroute) : 4,5 L/100 km – 4,2 L/100 km
- Réservoir : 45 L (10 de moins que les autres Jetta)
- Direction : électrique
- Suspension : multibras à l’arrière
- Cargo : 320 L (un quart de moins que les autres Jetta)
- Fabrication : Puebla, Mexique
- Concurrence : Ford C-Max, Honda Insight, Toyota Prius
- Prix : à partir de 27 875 $
À la télé
Nadine Filion présente une chronique automobile chaque lundi à l’émission Ça commence bien, à V.