C'est aussi la rentrée pour les moteurs diesel
Ils étaient plus qu’attendus, et ils sont maintenant à nos portes : les moteurs diesel de nouvelle génération. Plus propres et plus performants, ils font eux aussi leur rentrée.
La vente de la plupart des véhicules diesel avait temporairement été bannie, en Amérique du Nord. La cause? De nouvelles normes environnementales qui commandent que les véhicules n’émettent pas plus, en moyenne, que 0,07 g/m d’oxyde d’azote (NOx).
Une limite de 0,07 g/m, c’est quatre fois moins que ce qui était permis en 2004. Voilà qui n’a pas posé problème pour les moteurs à essence qui, de nature, rejettent peu de NOx. Mais il en était autrement pour les moteurs diesel, qui en sont de grands émetteurs.
Les constructeurs touchés n’étaient pas nombreux. Outre Volkswagen et ses TDI, il y avait Mercedes, et Jeep. Ils ont dû tous trois refaire leurs devoirs en vue d’une technologie de traitement des émissions polluantes plus évoluée.
Retour des Volkswagen TDI
Volkswagen, de loin le plus important distributeur de véhicules diesel sur notre continent, commence tout juste à livrer, après plus d’une année d’absence, ses nouvelles Jetta TDI. Il était temps, diront certains…
Le nouveau moteur diesel, un quatre cylindres turbo de 2,0 L, est presque deux fois plus puissant que l’ancien. Il promet néanmoins une réduction de la consommation sur autoroute (4,8 L contre 5,2 L/100 km) et une diminution drastique des émissions de NOx (à la hauteur de 90 %). Voilà qui en fait le moteur diesel le plus «propre» jamais conçu par le constructeur allemand.
L’urée arrive chez Mercedes
Mercedes propose déjà son moteur diesel V6 plus propre «BlueTec» – c’est d’ailleurs ce moteur que l’on retrouve dans le Jeep Grand Cherokee. En octobre , ce moteur sera encore moins polluant, puisqu’il misera sur un traitement des émissions par injection d’urée, appelé la «réduction catalytique sélective». En étant injectée en de faibles quantités dans le système d’échappement, cette solution d’urée entraîne une réaction chimique convertissant les émissions de NOx en de l’azote et de la vapeur d’eau. Autrement dit, en des émissions sans danger pour l’environnement.
Les autres joignent le pas
D’autres constructeurs parlent de plus en plus de motorisations diesel pour l’Amérique du Nord. Ils sont motivés par les nouvelles normes environnementales, mais surtout par le prix du carburant – rappelons qu’à plein égal, un moteur diesel parcourt jusqu’à 40 % plus de kilomètres qu’un moteur à essence.
Ainsi, Honda promet à l’Amérique du Nord un premier moteur quatre cylindres diesel quelque part en 2009, qui prendra place sous un capot Acura. D’ici la fin de cette année, BMW ramènera sur notre continent, après 25 ans d’absence, des véhicules diesel – la Série 3 et le X5 seront ainsi proposés en version «BluePerformance».
En janvier, Volkswagen relancera son Touareg TDI avec solution d’urée, alors qu’Audi confirme l’arrivée d’un Q7 diesel au printemps. Le gigantesque Toyota Sequoia aura prochainement droit à un V8 diesel et Nissan a parlé d’une version diesel d’ici deux ou trois ans pour sa nouvelle Maxima.
On le voit, le bal est définitivement lancé. La firme de recherche J.D. Power affirme d’ailleurs que les véhicules diesel, qui ne constituent actuellement que 3 % du marché nord-américain, représenteront 12 % en 2015.
Arrêter la dégradation environnementale
Et si toute l’Amérique du Nord roulait au «nouveau» diesel, la planète serait-elle d’autant épargnée? «Pas nécessairement, dit l’environnementaliste Bob Oliver, de Pollution Probe. Nous ne ferions que freiner la dégradation environnementale, pas l’améliorer.»
M. Oliver conclut néanmoins que les nouveaux moteurs diesel propres constituent une étape significative vers la réduction des émissions polluantes automobiles. «Et comme environnementaliste, j’en suis très heureux.»