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Essai du Pico C: un brasseur à la maison

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PicoBrew souhaite simplifier le brassage amateur de bière au maximum en s’inspirant des machines Keurig. Si produire une IPA ou une stout avec le Pico C demande en réalité un peu plus d’efforts que de se faire un café, force est de constater que le procédé est à la portée de tous et que le résultat est des plus savoureux. À condition d’y mettre le prix.

Le Pico C est le troisième appareil du genre pour PicoBrew, une petite entreprise américaine qui cumule les succès sur le site de financement participatif Kickstarter. Alors que les Pico S et Pico Pro étaient conçus pour fonctionner avec des accessoires communs pour les brasseurs amateurs, le Pico C est offert avec ses propres barils et ses propres tuyaux, mais est en contrepartie moins cher que ses prédécesseurs.

L’appareil permet de brasser cinq litres de bière à la fois, à partir d’une petite boîte contenant du grain et du houblon vendue par PicoBrew sous le nom de PicoPak. Le processus automatise les étapes les plus complexes du brassage. Un procédé qui demande habituellement plusieurs pièces d’équipement et une demi-journée de travail est complété en un peu plus de 2 heures, dont à peine 10 minutes de manipulation.

Il suffit ensuite d’ajouter les levures, d’attendre environ une semaine, puis de mettre sa bière dans un baril pour en profiter. Un accessoire vendu séparément, le PicoFerm, permet de suivre l’évolution de la fermentation sur un téléphone ou une tablette, mais son achat n’est pas nécessaire.

Notons que le Pico C exige aussi un certain entretien avant et après chaque brassage. Le temps passé à nettoyer l’appareil est toutefois beaucoup plus court que pour les brasseurs traditionnels.

La qualité du produit fini est étonnante. Une IPA houblonnée à froid confectionnée avec le Pico C est souvent meilleure que celles achetées en magasin, car elle est plus fraîche. D’autres types de bière, qui nécessitent par exemple une longue période de vieillissement, devraient par contre être laissés aux professionnels.

Les PicoPak sont créés par des microbrasseries de partout dans le monde (Granite à Toronto et Rogue en Oregon, notamment). Les sortes proposées sont donc adaptées aux forces et aux limites du Pico C. Notons qu’il est aussi possible d’élaborer ses propres recettes de PicoPak à l’aide d’un outil en ligne. Les ingrédients offerts sont limités, mais quand même suffisants pour que chacun puisse laisser libre cours à sa créativité.

Un passe-temps dispendieux

Brasser de la bière avec le Pico C est malheureusement un passe-temps dispendieux. L’appareil coûte lui-même 650$, et les PicoPak sont chers, soit environ 30 $ chacun, et on ne peut pas brasser en achetant des ingrédients à l’unité. La livraison au Canada est aussi hors de prix (au minimum 15 $ le paquet), mais PicoBrew espère corriger ce problème en s’associant bientôt avec un distributeur local.

Ceux qui attrapent la piqûre du brassage risquent également de se procurer différents accessoires par la suite, comme des barils supplémentaires et un adaptateur pour gazéifier la bière avec du gaz carbonique.

Les utilisateurs de Pico C – qui forment une communauté active sur Facebook – sont d’ailleurs généralement des amateurs un peu plus âgés, qui ont arrêté de brasser leur bière à la maison par manque de temps ou par manque de place, et non par manque d’argent.

Il s’agit d’un passe-temps qu’on adopte plus parce qu’on aime le processus que parce qu’on aime la bière elle-même. Après tout, obtenir de bons produits de microbrasserie est plus simple que jamais au Québec. Brasser avec le Pico C est facile, mais aller au dépanneur du coin l’est encore plus.

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