2019, déjà un grand millésime pour la blockchain
Partenariats, projets pilotes et même déploiements à grande échelle, les annonces se succèdent à un rythme si effréné que les observateurs du secteur en auraient presque le tournis.
Cette hyperactivité n’appartient d’ailleurs pas qu’à des start-up ultra nichées jusqu’ici inconnues au bataillon médiatique, mais implique les plus grands noms de l’industrie mondiale.
Rien que pour ces développements, certains experts n’hésitent pas à déjà qualifier l’année 2019 de majeure, charnière, déterminante.
«Le printemps du marché crypto a peut-être débuté, mais pour la blockchain en entreprise, c’est déjà l’été», jurait récemment Don Tapscott, le stratégiste canadien cofondateur du Blockchain Research Institute.
Il y a effectivement l’embarras du choix pour illustrer les propos de l’auteur de Blockchain Revolution. Il suffirait de se plonger dans les 188 brevets liés à une technologie chaîne de blocs émis par le Bureau américain des brevets et marques (USPTO) depuis janvier 2019.
Mais prenons plutôt en exemple le projet phare dévoilé cette semaine par Microsoft, son réseau décentralisé d’identification. Cette solution baptisée ION (Identity Overlay Network) permet de se connecter à toutes sortes de comptes web grâce à un protocole de clés publiques. L’équipe d’ingénierie de Microsoft a travaillé pendant 12 mois sur un système de validation et de signature pouvant traiter des débits bien supérieurs à la chaîne de blocs.
Le géant informatique américain est ainsi le premier du genre à avoir bâti une infrastructure open source sur la blockchain bitcoin. Et vu la quantité d’entreprises utilisant les produits Microsoft, la nouvelle marque franchira assurément une étape importante dans l’histoire de la technologie. Elle pourrait servir de norme et aiderait ainsi l’écosystème à s’étendre plus rapidement, en stimulant l’adoption par le biais d’un système d’exploitation axé sur l’utilisateur.
Nouvel exemple dans autre domaine avec Pepsico. Le géant des boissons et biscuits a réalisé un large test en Asie-Pacifique afin d’évaluer si la blockchain pouvait aider à surmonter les défis de l’industrie en matière de programmation publicitaire en ligne, en améliorant notamment la rentabilité du marketing digital.
Le projet Proton basé sur la blockchain Zilliqa a utilisé des contrats intelligents pour consolider les données de plusieurs sources de la chaîne de valeur publicitaire de l’entreprise en vue de cibler plus précisément l’impact des campagnes, réduire les intermédiaires excessifs dilapidant les dépenses et éviter les détournements frauduleux. Résultat : 28% de gains d’efficacité, a annoncé le groupe. Un chiffre qui encourage Pepsico à poursuivre les tests dans des conditions différentes et mesurer les retombées globales.
L’inventaire de l’apparente percée de la blockchain pourrait se poursuivre longuement avec des noms d’institutions toujours plus imposantes les unes que les autres, puisque même la Banque du Canada recourt à des applications concrètes de la technologie.
C’est que la chaîne de blocs fonctionne, plus besoin de le démontrer. Mais désormais, on entre dans une phase où elle doit faire ses preuves en termes de supériorité significative par rapport à d’autres innovations. Voir des entreprises s’en emparer dénote, sinon de la maturité, au moins de l’évolution positive de la blockchain.
Il ressort d’ailleurs de l’enquête mondiale 2019 du cabinet de conseil Deloitte que 77% des dirigeants d’entreprises et/ou décideurs IT pensent que leur organisation perdrait un avantage compétitif si elle n’adoptait pas la blockchain, contre 68% l’année précédente.
Mais personne ne peut encore prédire avec certitude dans quelle proportion l’adoption progressera au cours des prochains mois.
À titre indicatif, 68% des entreprises sondées dans le monde se disent prêtes à investir au cours du prochain exercice comptable entre 1 et 10 millions $US.
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