Facebook a aussi dévoilé Calibra, son porte-monnaie numérique
On n’avait plus autant entendu parler de Facebook depuis le scandale Cambridge Analytica, qui le hantait encore dernièrement. Mais cette fois, le géant américain des réseaux sociaux pilotait la couverture médiatique. Et quelle couverture.
Pas un site d’information n’a fait l’impasse sur l’événement: la présentation de son grand projet de blockchain et de cryptomonnaie répondant tous deux au même nom, Libra.
Facebook s’est officiellement lancé dans l’arène du bitcoin avec sa «monnaie mondialement connectée» censée permettre d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané.
Effective au premier semestre 2020, la Libra doit servir de nouveau moyen de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels. Pour ce faire, le groupe californien est en train d’élaborer son propre wallet, son porte-monnaie numérique baptisé Calibra.
Il s’agira d’un portefeuille numérique de type «custodial», c’est-à-dire servant à utiliser mais aussi à stocker la libra, et sera d’abord disponible sur les plateformes WhatsApp et Messenger, puis en tant qu’application autonome sur les iPhone et les téléphones intelligents sous Android.
L’offre de ce service financier sous forme d’app vise évidemment à toucher un plus grand nombre d’utilisateurs.
«La mission de Calibra est de rendre l’argent plus accessible à tous. Nous estimons que les citoyens du monde entier devraient tous bénéficier d’un accès facile, égal et informé aux services financiers», explique la société, filiale de Facebook qui doit fonctionner de manière indépendante. Techniquement, c’est un groupe d’ingénieurs de Calibra qui a conçu le logiciel open source qui implémente la blockchain Libra.
Enregistrée en tant qu’entreprise de services monétaires auprès du ministère américain des Finances, Calibra est en passe d’obtenir des licences auprès des États américains qui considèrent les cryptomonnaies comme de l’argent dans leur réglementation sur la transmission de fonds.
Ce choix de structure d’entreprise reflète également l’importance de séparer les données financières des données sociales de Facebook, ressort-il de l’engagement client de Calibra, sorte de préambule à la politique d’utilisation des données qui sera présentée avant le lancement.
Ayant manifestement appris de ses récentes erreurs de gouvernance, Facebook fait la promesse ferme de protéger la confidentialité de ses utilisateurs.
«Par exemple, les informations de compte ou les données financières des clients de Calibra ne seront pas utilisées pour améliorer le ciblage publicitaire sur la gamme de produits de Facebook», insiste le prestataire du wallet.
Cela ne veut évidemment pas dire que la vie privée puisse servir de parade pour ne pas se plier aux lois.
Des informations personnelles seront potentiellement partagées avec les autorités et autres régulateurs si elles permettent d’éviter des activités frauduleuses ou criminelles.
La vertu sera poussée au point de demander le consentement des clients avant de partager des données personnelles susceptibles d’améliorer une fonctionnalité du portefeuille, l’expérience produit, sa sécurité et son intégrité.
Calibra réalisera une évaluation des risques sur la base des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme international de normalisation contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT).
Les autorités responsables de la protection des consommateurs auront un rôle important à jouer. On pense alors aux plus vulnérables, pourront-ils profiter de cette innovation ?
«Notre projet démarre à peine et, comme dans le cas de tout nouveau produit, nous rencontrerons probablement des problèmes imprévus en cours de route», a concédé la direction de Calibra.
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