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Essai de Far Cry 4: encore du bonbon

La barre était haute, mais Ubisoft Montréal a réussi à offrir une suite plus que respectable à son excellent Far Cry 3, paru en 2012. Si le nouveau Far Cry ne réinvente pas vraiment la série, celui-ci améliore plusieurs aspects de son prédécesseur, en plus d’offrir suffisamment de contenu pour des dizaines d’heures de jeu bien remplies.

Dans Far Cry 4, on incarne Ajay Ghale, un américain venu déposer les cendres de sa mère à Kyrat, son pays d’origine rappelant le Népal et dirigé par un despote curieusement charismatique et bourré de style, Pagan Min. Très vite, on rejoint une bande de rebelles, et on doit reconquérir la région en attaquant une base militaire à la foi et en complétant différentes missions pour les habitants de Kyrat.

Le tout dit quelque chose? Ce n’est pas un hasard. Même si l’histoire diffère, elle ressemble quand même beaucoup à celle de Far Cry 3.

Le jeu aussi est semblable. On utilise un appareil photo numérique pour planifier ses attaques sur les bases ennemies, on chasse des animaux pour améliorer son équipement, on monte dans des tours pour afficher une nouvelle partie de la carte, on utilise des plantes médicinales pour se créer des médicaments et des seringues permettant d’améliorer ses caractéristiques, etc.

Plusieurs nouveaux outils aident toutefois Ajay dans sa besogne cette année. Un petit hélicoptère lui permet de se déplacer facilement dans Kyrat, il peut monter sur des éléphants pour attaquer une base (ou simplement y semer la pagaille) et il peut utiliser un grappin pour escalader des flancs de montagne escarpés. Ces nouveautés ne changent pas radicalement la dynamique du jeu, mais elles aident quand même à offrir un peu de variété dans la façon dont on approche les missions.

Vous pouvez compter un bon 15-20 heures de jeu en jouant uniquement la campagne principale et les missions secondaires nécessaires pour déverrouiller différentes armes et habiletés. Ce sont 15-20 heures bien remplies, jamais ennuyantes. Vous ne serez alors qu’à 30% environ du jeu total. Ceux qui veulent continuer ensuite auront amplement de contenu à se mettre sous la dent.

Notons que Far Cry 4 offre également une aventure parallèle, où le joueur incarne un guerrier mythique dans l’univers de Shangri-La, ce qui contribue également à varier et à augmenter la durée du jeu.

Quelques améliorations plus subtiles
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Honnêtement, il n’y avait pas grand-chose à améliorer dans Far Cry 3, mais Ubisoft Montréal a quand même réussi à rehausser son jeu à certains niveaux.

L’intelligence artificielle, tout particulièrement, est beaucoup plus réaliste maintenant. Très souvent, les soldats qu’on observe semblent agir d’une façon crédible, en se reposant si on attaque de soir, en effectuant différentes besognes dans leur camp, en discutant ensembles lorsqu’ils se croisent dans leur ronde, etc. Ceux-ci s’enfuient aussi lorsqu’un défi semble trop ardu et agissent avec beaucoup de précaution lorsqu’ils affrontent le personnage principal du jeu.

Les animaux sont aussi mieux conçus. Certaines espèces attaquent par exemple en meute, certains animaux se tuent entre eux, etc.

Les tours qu’il faut grimper pour afficher une nouvelle section de la carte représentent des défis plus intéressants qu’avec Far Cry 3, et plusieurs mécaniques ont été peaufinées, notamment pour créer des seringues à partir de plantes sauvages.

Un mode multijoueur correct, mais limité
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Far Cry 4 offre également un mode en ligne, où il est possible de s’affronter en petites équipes de 5 contre 5, d’une façon asymétrique, où la moitié des joueurs incarne des militaires normaux, et l’autre incarne des chasseurs mythiques capables de contrôler les animaux et dotés de flèches parfois surnaturelles.

Ces modes sont amusants – quand on arrive à rejoindre une partie, ce qui peut souvent être long -, mais quand même limités. On a un peu l’impression en fait qu’Ubisoft a livré ici quelques modes secondaires, mais qu’il manque un mode principal.

D’un autre côté, peut-être que les modes traditionnels ont été abandonnés parce qu’ils ne se démarquaient pas de ce qu’il y a sur le marché, justement, ce qui serait quand même louable.

Notons que les cartes conçues par les utilisateurs ne sont plus des cartes multijoueur, mais plutôt des cartes solo, qui reproduisent les mêmes missions que dans le jeu régulier (attaquer une forteresse, chasser des animaux, etc.).

Je ne crois pas que je vais y jouer beaucoup (contrairement aux cartes multijoueur de Far Cry 3), considérant que FC4 offre tellement de contenu solo de toute façon, mais c’est quand même une idée intéressante, qui pourrait même me convaincre de créer une carte dans un jeu vidéo pour la première fois depuis les années 90.

Notons qu’il y a aussi un mode coopératif accessible tout au long des missions solo, qui permet de demander l’aide d’un autre joueur pour attaquer une base plus coriace. À essayer, tout particulièrement avec un ami et équipé d’un microphone.

Excellent, mais moins mémorable que Far Cry 3
far cry 3 vs far cry 4 vaas pagan min

Far Cry 4 est à bien des égards supérieurs à Far Cry 3. Il s’agit d’un jeu raffiné et mieux conçu, avec plusieurs avancées techniques intéressantes.

Malgré tout, Far Cry 4 demeure à mon avis un jeu moins mémorable que son prédécesseur. Far Cry 3 avait quelques moments exceptionnels, qui sont absents du nouvel opus. Le jeu est une réussite, certes, mais il ne nous jette jamais en bas de notre chaise, comme c’était le cas il y a deux ans lors par exemple de la mort de Vaas et dans la mission où il fallait brûler des champs de cannabis sur la musique de Skrillex et Damian Marley.

Pour une série qui variait autant d’un jeu à l’autre, Far Cry 4 est aussi drôlement similaire à Far Cry 3. Certaines missions sont pratiquement identiques, les personnages se ressemblent quand même un peu et les mécaniques sont sensiblement les mêmes d’un bout à l’autre du jeu.

L’élément de surprise qui avait tellement joué en la faveur de Far Cry 3 est donc absent ici.

On espère qu’Ubisoft saura nous surprendre à nouveau avec Far Cry 5 plutôt que de reprendre cette recette (même s’il s’agit vraiment d’une excellente recette!).

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