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Prix du Commissaire: Vercheval surpris et flatté

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — S’il y a un appel que Pierre Vercheval n’attendait pas, c’est celui du commissaire de la Ligue canadienne de football, Randy Ambrosie, qui l’a rejoint il y a quelques semaines pour lui dire qu’il serait le lauréat du Prix du Commissaire de la LCF pour 2018.

«Il y a eu un silence quand il m’a annoncé ça, a raconté Vercheval au cours d’un entretien avec La Presse canadienne. Je ne comprenais pas trop: je ne me vois pas vraiment dans ce genre de trucs, surtout quand tu vois la liste des précédents lauréats, les Wally Buono, Ron Lancaster, des gros noms de l’histoire de la ligue.

«Ma première réaction a été de lui demander s’il était vraiment certain! Je lui ai dit: ‘Moi, Monsieur le commissaire, je suis juste un gars choyé de faire ce qu’il aime dans la vie’.»

Vercheval a été honoré jeudi lors du gala de la LCF, à Edmonton. Cet honneur est remis annuellement par la Ligue canadienne de football à une personne ou à un groupe en raison de son dévouement et pour ses contributions envers le football au Canada. Outre Buono et Lancaster, Russ Jackson, ainsi que Robert Wetenhall et Larry Smith — conjointement en 2001 — ont notamment reçu ce prix.

En lui remettant le Prix du Commissaire, Ambrosie souhaitait reconnaître l’importance que Vercheval occupe dans le paysage médiatique québécois pour le football, son talent de conteur et particulièrement le travail qu’il a fait et qu’il continue de faire pour adapter et franciser la terminologie du sport. Vercheval s’inscrit ainsi dans la lignée de quelques autres journalistes qui ont fait un travail colossal dans les années 1970 et 1980, comme Pierre Dufault, qui a été admis au Temple de la renommée du football canadien.

«Quand on m’a embauché à RDS, on m’a immédiatement fait comprendre qu’on faisait de la télé en français, a mentionné Vercheval. J’ai compris le message. On tente de traduire le plus d’expressions possible et de ne pas utiliser d’anglicisme. C’est un défi. Parfois, tu ne peux pas tout traduire, alors tu l’expliques. Ce qui prend deux mots en anglais prend deux phrases en français, car tu expliques le concept.»

Ancien joueur de ligne offensive étoile de l’Université Western, Vercheval a joué pendant 14 saisons dans la LCF avec les Eskimos d’Edmonton, les Argonauts de Toronto et les Alouettes de Montréal. Choisi six fois au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue, il a décroché le titre de joueur de ligne offensive par excellence en 2000 et il a été intronisé au Temple de la renommée du football canadien en 2007.

«Ça m’a d’ailleurs fait penser lorsque j’avais reçu l’appel pour le Temple de la renommée, a noté Vercheval. Tu raccroches et il y a une réflexion qui se fait en toi. Tu revois ton parcours. J’ai commencé en cinquième secondaire. J’ai demandé à mes parents de changer d’école, car je voulais essayer le football. Je regardais ça à la télé de Radio-Canada et j’aimais ça. Sans le savoir, à 16 ans, j’ai pris une des plus grosses décisions de ma vie. Ç’a ouvert la porte à tout le reste.»

«Pierre adore enseigner les sports aux gens. Il veut que tout le monde aime le football autant que lui, a déclaré le commissaire Ambrosie. Son amour du sport est contagieux.

«La carrière de Pierre a coïncidé avec une période importante pour le football au Québec et a contribué à son essor. Il s’agit d’une période marquée par le retour des Alouettes, ainsi qu’une énorme croissance du nombre de jeunes francophones jouant au football. (…) Au fil des ans, il est devenu pour les partisans francophones le conteur ultime de notre sport; il est devenu sa voix et son visage.»

Immédiatement après avoir accroché ses crampons, Vercheval s’est retrouvé au micro de RDS, où il analyse et décortique les matchs de la NFL et de la LCF depuis 17 ans.

Autant pour les partisans que pour ses collègues journalistes, Vercheval est une référence par sa capacité à expliquer et vulgariser les rouages et subtilités du sport.

«Pierre a été un pionnier pour les joueurs québécois. Oui, il y a eu les Pierre Desjardins, Gerry Dattilio et autres avant lui, mais Pierre Vercheval a été le premier à jouer plus de 200 matchs dans la LCF, a fait valoir le partenaire de Vercheval à RDS, David Arsenault. Il a inspiré la génération de joueurs des années 2000. Pour moi, il a toujours été ‘Monsieur Alouettes’. Il incarne l’excellence sur le terrain et la classe et gentillesse à l’extérieur. Et que dire de son après-carrière comme analyste? Une transition parfaite! Il est un vulgarisateur hors pair, ses commentaires sont toujours justes et souvent avec une bonne dose d’humour. Il nous rend tous meilleurs à RDS. Avec lui, je suis en confiance. J’ai un pro à mes côtés. Et pour finir, il est un compagnon de voyage parfait!»

«Quand tu aimes quelque chose, ça ne te dérange pas de mettre beaucoup d’heures, car tu veux toujours apprendre, a expliqué Vercheval. Ça fait 17 ans que je fais ça et j’en apprends encore. (…) Un prix comme celui-là, comme d’être intronisé au Temple de la renommée, tu ne peux pas le recevoir sans être bien entouré. C’est un honneur qui rejaillit également sur mes partenaires du Réseau des Sports.»

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