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Virtue et Moir sont l'équipe de l'année de la PC

Lori Ewing, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — La pression à l’Aréna de Gangneung était palpable. Le monde entier était rivé à son téléviseur. Mais dans ce qui s’est avéré être les quatre minutes les plus mémorables des Jeux olympiques de Pyeongchang, Tessa Virtue et Scott Moir ont offert la performance de leur vie.

Un pointage record leur a permis de remporter une troisième médaille d’or, faisant ainsi des danseurs canadiens les patineurs les plus décorés des Jeux olympiques. Virtue et Moir ont exécuté à la perfection un plan en or qu’ils avaient précédemment annoncé — avec un accueil mitigé — quand ils ont repris la compétition, 18 mois plus tôt.

«Quand nous avons annoncé notre retour à la compétition, personne n’en était heureux: les compétiteurs, les patineurs, notre famille, nos amis, même notre fédération. Tout le monde était surpris, car ça représentait un si gros risque, a déclaré Virtue. Peut-être que c’est parce que nous croyions tant en nous et en ce que nous pouvions faire. Nous sentions qu’il nous restait encore beaucoup à accomplir.»

Vendredi, Virtue et Moir ont été récompensés pour ce retour historique en remportant le prix d’équipe de l’année 2018 de La Presse canadienne. Les danseurs ont récolté 39 des 54 votes (72,2 pour cent) au scrutin mené auprès de commentateurs et de responsables des sections sportives des médias à travers le pays.

«Virtue et Moir… ils sont maintenant comme Torvill et Dean, a déclaré Wayne Chamberlain, responsable des sections sportives chez Postmedia. Ils ont captivé le monde entier avec leur chat du cygne et ont ému plusieurs Canadiens.»

L’équipe canadienne de hockey junior qui a remporté l’or Mondial 2018 à Buffalo a terminé au deuxième rang, avec cinq votes (9,3 pour cent). Le Rouge et Or de l’Université Laval, qui est demeuré invaincu avant de remporter la Coupe Vanier, a quant à lui terminé troisième, avec quatre voix (7,4 pour cent).

«C’est incroyable. J’ai regardé les gagnants précédents afin d’avoir un peu de recul par rapport à cet honneur et je tentais de comprendre comment, 10 mois plus tard, les gens peuvent se souvenir de nous, a indiqué Virtue. Bien sûr, c’est un retour sur l’année, mais 10 mois après les Jeux, ça démontre ce que représentent les Olympiques au pays.»

La golfeuse Brooke Henderson a mis la main sur le trophée Bobbie-Rosenfeld, remis mercredi à l’athlète féminine de l’année, tandis que Mikaël Kingsbury a gagné jeudi le trophée Lionel-Conacher.

Partenaires depuis plus de 20 ans, Virtue, de London, en Ontario, et Moir, d’Ilderton, sont les coqueluches des amateurs depuis leur médaille d’or remportée aux Jeux de Vancouver, en 2010.

Ils ont passé deux années sans patiner à la suite de leur conquête de la médaille d’argent aux JO de Sotchi, en 2014, et sont revenus à la compétition en ayant qu’une chose en tête: l’or en Corée du Sud.

Virtue et Moir ne détenaient qu’une mince avance sur les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron après le programme court, même si Papadakis a patiné la majeure partie de son programme avec une agrafe de sa robe détachée.

Le soir suivant, pendant que les Français ont établi une marque mondiale dans le programme libre, Virtue et Moir attendaient en coulisses, les doigts dans les oreilles. Ils se sont assurés de ne pas regarder de moniteur.

Virtue et Moir ont ensuite soulevé la foule avec une performance à couper le souffle sur la musique de «Moulin Rouge», un film qu’ils ont aimé dès l’instant où ils l’ont vu, alors qu’ils étaient encore enfants.

«Nous avions pleinement confiance en noter préparation. Nous n’avions jamais été en aussi bonne disposition mentale. Nous étions concentrés comme ça ne se peut pas, s’est rappelée Virtue. Mais ça n’empêche pas la nervosité et tout le poids de la pression.

«Plusieurs fois au cours de cette journée, particulièrement dans les 30 minutes avant d’entrer en scène, Scott m’a regardée et m’a dit: ‘Tu sais, c’est exactement ce qu’on souhaitait. C’est ce qu’on voulait quand on a décidé d’effectuer un retour à la compétition’. (…) On en voulait plus. C’était à la fois terrifiant, troublant, intimidant, mais terriblement excitant.

«De sauter sur la glace sur la plus importante scène qui soit, avec toute cette pression, c’est probablement le genre de sensations que nous rechercherons toute notre vie.»

Le duo était parmi les athlètes les plus populaires des JO. Les amateurs sont tombés sous le charme de leurs atomes crochus et se sont abreuvés de cette «histoire d’amour» canadienne, qui était davantage une histoire d’amitié et d’affaires.

««Virtue et Moir ont gardé le meilleur pour la fin et ont conquis le coeur des Canadiens avec une finale parfaite dans un sport où en raison des juges, la perfection n’est parfois pas suffisante», a souligné Dave Peters, directeur des sports et de la photographie à The Montreal Gazette.

Virtue n’a toujours pas regardé leur dernière danse de Pyeongchang, puisqu’elle est trop perfectionniste. Mais des millions de personnes l’ont fait. L’une de leurs performances olympiques sur YouTube a été visionnée trois millions de fois.

Virtue et Moir sont le deuxième duo de patinage artistique à remporter cet honneur, qui a été présenté pour la première au Canadien de Montréal, en 1966. Jamie Salé et David Pelletier l’ont gagné en 2001.

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