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21 Thunder: Crime, intrigue et soccer à Montréal

Photo: Bertrand Calmeau/Collaboration spéciale

Montréal n’a pas été qu’un lieu de tournage pour la nouvelle série de la CBC 21 Thunder. La métropole est la toile de fond de ce drame se déroulant dans le monde du soccer professionnel.

«Généralement, quand il y a des tournages à Toronto, par exemple, les producteurs présentent la ville comme une ville générique, a expliqué Kenneth Hirsch, un des producteurs et des créateurs de la série, lui-même montréalais. Mais il y a quelque chose de mystérieux dans le fait de tourner à Montréal et de présenter la ville comme étant Montréal.»

«Tout le tournage a été fait sur place. Nous n’avons rien filmé en studio. Nous montrons Montréal, nous sentons la ville», a-t-il ajouté.

Un concept qui a ravi Cristina Rosato. L’actrice, qui partage son temps entre sa ville natale (Montréal), Los Angeles et Vancouver, joue le rôle d’Ana Messina, la propriétaire du Thunder de Montréal. «Souvent, quand je tourne ici, on fait semblant que c’est New York, la France ou un autre endroit un peu vague, a-t-elle raconté en entrevue. J’ai trouvé ça cool cette fois-ci de vraiment montrer Montréal, car c’est seulement ici que l’histoire que nous racontons aurait pu se passer.»

«Dans une autre ville, l’histoire aurait été complètement différente, a-t-elle dit. Mont­réal est tellement multiculturelle. Elle a une vibe bien à elle et elle est plus edgy que les autres villes du Canada, sans oublier la langue.»

«Montréal a une réputation cosmopolite et internationale. Tout le monde sait que nous avons des équipes de tournage dignes des plus grands standards mondiaux.» – Kenneth Hirsch, producteur et cocréateur de la série 21 Thunder

Peu d’élus
Le premier des huit épisodes de 21 Thunder sera présenté lundi soir sur les ondes de CBC. L’action de la série se déroule dans l’univers de l’équipe des moins de 21 ans (U21) du Thunder de Montréal, une formation de la Major League Soccer (MLS).

La tension est grande puisque tous les membres se battent pour la même chose: une chance de se faire valoir avec le grand club. «Ces jeunes joueurs sont déjà la crème du sport et pourtant seulement un ou deux d’entre eux parviendront à atteindre la prochaine étape», a indiqué M. Hirsch.

Les batailles sur le terrain ne sont toutefois pas le cœur de la série. Environ «15% de l’intrigue est à ce sujet», précise le producteur. Les créateurs ont préféré s’intéresser à la vie des joueurs et de leur entourage. Il y a par exemple l’attaquant Nolan Gallard (RJ Fetherstonhaugh) qui tente de fuir son passé criminel et son père emprisonné, joué par Colm Feore, et le brillant milieu de terrain Junior Lolo (Emmanuel Kabongo), qui débarque à Montréal dans l’espoir de retrouver un membre de sa famille.

La place des femmes dans l’univers du sport professionnel masculin est aussi attaquée de front. «La série change un peu l’idée qu’on se fait de cet univers en donnant un point de vue féminin», s’est réjouie Mme Rosato.

En plus du personnage d’Ana Messina, 21 Thunder met en vedette Stephanie Bennett, qui joue l’ancienne olympienne devenue première entraîneuse adjointe de l’histoire de la MLS, Christy Cook. L’embauche de cette dernière ne fait pas l’unanimité. «Elle est beaucoup plus accomplie dans le monde du soccer que tous les jeunes hommes qu’elle entraîne, a raconté M. Hirsch. Pourtant, elle doit trouver sa valeur dans ce monde d’hommes.»

Inspiration locale
Ana Messina est une femme d’affaires québécoise d’origine italienne qui a une passion féroce pour son club.

Les parallèles avec Joey Saputo, propriétaire de l’Impact de Montréal, sont durs à rater, et Cristina Rosato, qui joue Messina, le reconnaît candidement. «Je joue un peu Joey Saputo, a-t-elle indiqué. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de lui parler, mais j’ai regardé beaucoup de clips de lui. Je l’ai vu fâché à quelques occasions. Je m’en suis inspirée.»

L’affiliation de 21 Thunder avec le onze montréalais va au-delà de l’inspiration. «L’Impact a été très généreux avec nous, a affirmé M. Hirsch. L’organisation nous a prêté le stade Saputo pour y tourner plusieurs scènes. Des scènes avec Cristina [Rosato] ont aussi été tournées dans le vrai bureau de Joey [Saputo].»

Le producteur et cocréateur de la série espère que la synergie avec la MLS sera encore plus grande si d’autres saisons sont tournées. Kenneth Hirsch travaille actuellement avec ses associés à l’écriture de la deuxième saison, qui pourrait inclure des apparitions éclair de certaines vedettes du circuit.

En français SVP
Même si la série a principalement été tournée en anglais, les créateurs n’ont pas ignoré le fait français de la métropole québécoise. «Dans nos discussions avec la CBC, nous avons insisté sur fait que si nous voulions bénéficier de tous les bienfaits de tourner à Montréal, nous devions laisser une place au français, a dit M. Hirsch. En général, les gens de l’extérieur du Québec n’aiment pas avoir de sous-titres. Ils y sont moins habitués que nous, mais nous avons eu la liberté de le faire.»

Notamment, des scènes impliquant le personnage de Junior Lolo et de son frère se passent en français. «Nous encourageons les joueurs à parler en français dans le vestiaire, a dit M. Hirsch. Nous tournons beaucoup de scènes où les gens en arrière-plan parlent français.»

Le premier des huit épisodes de la série sera diffusé sur les ondes de CBC lundi soir à 21h.

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