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Promenade et place du village

La rue Decelles sera réaménagée au abord du Collège Vanier. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media


Dès la fin du mois de juin, les Laurentiens pourront découvrir de nouveaux aménagements sur la rue Decelles, entre les boulevards Décarie et Sainte-Croix. Temporaires, ils donneront davantage de place aux piétons, créant même une placette pour se rassembler près du parc Decelles.

Les voitures et vélos auront toujours accès à l’artère, mais l’expérience des piétons pourrait être améliorée avec des trottoirs élargis et un concept de «sentier rural».

Entre le boulevard Décarie et la rue Saint-Germain, les interventions se voudront minimalistes, afin de créer une promenade verte. Des roseaux marqueront la porte d’entrée du chemin, qui pourra être suivi grâce à une ligne peinte au sol et des pas japonais. Des graminées seront plantées dans des bordures remplies de terre et de pierres, sur le côté sud de la rue.

Plus à l’est, jusqu’à la rue Roy, le tronçon comprendra des expositions consacrées au patrimoine et aux activités culturelles du quartier. Une passerelle en bois servira de support aux panneaux d’affichage.

Enfin, près du Collège Vanier, la troisième zone se veut un espace de pause, où les gens pourront s’arrêter pour manger, lire ou jouer, en bordure du parc.

«Nous voulons les retenir avec des événements, souligne l’architecte paysagiste de l’arrondissement, Catherine Caya. Il y aura des balancelles, une grande tablée, des bancs en bois et des assises mobiles. Une canopée de guirlandes lumineuses améliorera la luminosité et la sécurité du lieu.»

L’organisme La Pépinière | Espace collectif, mandaté par l’arrondissement pour la conception de cet aménagement, prévoit dès cet été des animations gratuites sur cette «place du village».

«Les bancs déplaçables nous permettront de savoir où sont les besoins, explique le chargé de mobilisation, Julien Voyer. Le mobilier est un outil de sondage, mais il y aura aussi des boîtes pour donner son avis.»

Étapes
S’inscrivant dans le cadre du Programme d’implantation des rues piétonnes et partagées (PIRPP), l’aménagement s’échelonnera sur trois ans. Les deux premières années servent à tester les aménagements avant l’installation des équipements permanents en 2020.

La ville-centre fournit une aide financière de 100 000 $ la première année. Elle est ensuite doublée, afin de produire les plans et devis, puis atteint 400 000 $ pour la mise en place finale.

Le secteur est identifié depuis 2013 pour son potentiel d’amélioration en raison du grand nombre de piétons qui l’empruntent, entre le métro Côte-Vertu et le pôle institutionnel. Lors d’un comptage, en octobre, l’administration laurentienne a dénombré plus de 400 passants entre 8h30 et 9h30.

Participation citoyenne
«Ce PIRPP nous permet de développer un concept qui répond aux besoins de tout le monde et de créer une rue taillée sur mesure, même si c’est un défi», souligne le conseiller du district Norman-McLaren, Aref Salem.

Pour impliquer les résidents, l’arrondissement a organisé un atelier de cocréation en mars, auquel une soixantaine de personnes ont participé. Une marche exploratoire avec des étudiants du Collège Vanier a également eu lieu.

Malgré ces événements, des citoyens se sont plaints des courts délais pour être avertis, lors de la séance d’information du 16 mai. «Nous avons reçu l’avis le 11 mai, contestait Étienne Boullière, qui réside sur la rue Saint-Germain. Pour l’atelier, c’était 10 jours. Ça ne laisse pas beaucoup le temps de se retourner.»

«Les dates limites de la ville-centre mettent énormément de pression et l’échéancier est extrêmement serré pour obtenir la subvention de 100 000 $», a justifié M. Salem.

Des Laurentiens étant particulièrement inquiets de la perte de cases de stationnement, l’arrondissement a prévu d’en ajouter trois nouvelles sur les rues adjacentes, alors que neuf seront enlevées sur Decelles.

D’autres ont indiqué qu’ils souhaitaient que l’aspect du vieux quartier soit préservé, jugeant par exemple la nouvelle place Rodolphe-Rousseau moderne et froide.

L’entretien et la sécurité faisaient aussi partie des préoccupations de certains résidents, qui aimeraient voir davantage de poubelles pour éviter les déchets et les mégots par terre. Avec l’interdiction de fumer dans les parcs peu respectée et la légalisation de la marijuana prochaine, les odeurs potentielles inquiètent aussi.

Finalement, le concept d’une voie sinueuse et rétrécie, plutôt que de dos d’âne, pour faire ralentir les autos a plutôt enchanté les citoyens. Pour certains, comme William Ho-Luong, l’amélioration vaut largement les stationnements sacrifiés.

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