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Marianne Ferrer, illustratrice laSalloise passionnée

Photo: Gracieuseté - Delaney Haight

L’illustratrice Marianne Ferrer fait partie de la liste des cinq finalistes du Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal. La LaSalloise a collaboré sur l’ouvrage Une histoire de cancer qui finit bien.

Ce prix récompense chaque année les auteurs, illustrateurs et éditeurs montréalais pour leurs créations exceptionnelles et l’apport original de leurs publications s’adressant aux jeunes de 0 à 17 ans.

Marianne Ferrer a été sélectionnée pour ses techniques d’illustration dans le livre d’India Desjardins, qui parle d’une jeune fille malade de quinze ans. Après ses traitements, elle a rendez-vous avec son médecin pour connaître son état de santé. En traversant le corridor de l’hôpital, qui la sépare de son diagnostic final, elle se remémore ses souvenirs, ses moments difficiles et ses moments plus heureux.

«Quand j’étais petite, ma mère me racontait les histoires de son père, décédé très subitement d’une sclérose en plaques lorsqu’elle avait huit ans, raconte Mme Ferrer. La maladie vient perturber une famille d’une façon très personnelle.» Ces émotions et souvenirs ont incité l’illustratrice à mettre toute son énergie dans le livre.

Lors d’un projet précédent, elle avait appris comment parler aux enfants atteints de cancer. «J’ai essayé de simplifier cette émotion, celle de perdre des morceaux de soi, pour traduire la maladie en image», explique-t-elle.

Le personnage de la jeune fille est, par exemple, représenté avec des trous dans le corps. Puis, lorsqu’elle apprend qu’elle est finalement guérie, elle enlève sa peau de malade, pour redevenir elle-même. «J’ai commencé mon story-board par la fin, pour qu’on sente ce bouleversement de positivité», ajoute la jeune femme de 28 ans.

Processus créatif
Mme Ferrer aime peindre pour communiquer, raconter des histoires aux enfants en ne les considérant pas seulement comme tels. «Ils comprennent bien plus qu’on ne leur donne crédit, c’est important d’avoir une conversation qui est honnête», estime-t-elle.

Avant de dessiner, elle prend le temps de lire le texte plusieurs fois, afin d’imaginer à quoi ressembleront l’univers, les personnages et la palette de couleurs. «Je fais un peu de casting, je dessine des personnages jusqu’à tant que je les reconnaisse, dit-elle. L’univers se bâtit ensuite petit à petit, page par page.»

La LaSalloise tente d’avoir un style honnête, comme elle l’appelle, en commençant toujours par dessiner ou peindre sur papier, avec aquarelle, gouache et crayons. Par la suite, elle s’attèle à quelques modifications sur des logiciels d’ordinateur.

«J’aime débuter sur papier, pour garder une touche chaleureuse, vraie, car on voit ça de moins en moins, précise-t-elle. Beaucoup de choses se font directement à l’ordinateur, on perd en tradition.»

Passionnée
Cette passion du dessin remonte à loin. Née au Venezuela, Marianne Ferrer est arrivée au Canada en 1998, à l’âge de 7 ans.

Sa mère a alors décidé de poursuivre son rêve, celui de devenir illustratrice et designer graphique, en démarrant des études à l’UQAM. Elle l’accompagnait à ses cours de dessins et participait même à certains cours, dont celui de Michel Lemieux.

Après être passée par l’école primaire Laurendeau-Dunton à LaSalle, à l’école internationale de Montréal, puis au College Dawson, l’artiste a finalement suivi les traces de sa mère en s’inscrivant au même programme.

«C’est une grande rêveuse, elle a décidé d’en suivre un autre depuis, celui d’ouvrir une boulangerie et je suis sûre qu’elle décidera bientôt de devenir pilote», plaisante l’illustratrice.

Son rêve à elle, est de continuer à créer des mondes qui n’existent pas, que ce soit dans des albums illustrés, pour des revues ou des films animés.

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