Un mouvement citoyen verdunois en croissance
Demain Verdun est l’un des dix projets retenus pour adhérer à la première cohorte de l’incubateur civique de la Maison de l’innovation sociale. Sa fondatrice Emmanuelle Falaise a ainsi pu clarifier ses idées, sa position au sein du mouvement ainsi que le cheminement à venir.
Parti d’un groupe Facebook, le mouvement souhaite accompagner la transition écologique en faisant la promotion de nouvelles initiatives citoyennes et en collaborant avec les organisations locales. Il a réellement pris de l’ampleur à la suite de la consultation publique du 15 août qui a mené à la formation de comités de travail et à des projets citoyens. Par exemple, l’été prochain, le jardin biodiversité à la Maison Nivard-De Saint-Dizier devrait débuter un partenariat avec la Maison de l’environnement pour faire la promotion des plantes sauvages.
«L’un des projets est de faire un bilan de chaque comité, un par mois, ce que j’ai commencé à faire. En décembre, c’était Ciné Verdun et il y a eu en janvier, celui de l’atelier d’écriture et prochainement, ce sera au tour du comité démocratie. On essaye de recentraliser», rapporte Emmanuelle Falaise.
Bien que le mouvement soit suivi par 900 internautes sur Facebook, son objectif est d’être présente en dehors du réseau social pour atteindre plus de Verdunois. Un site web a ainsi vu le jour et quelque 70 abonnés reçoivent l’infolettre mise en place en décembre.
Incubateur
Depuis la fin septembre et jusqu’au 25 janvier, Emmanuelle Falaise a participé à l’incubateur civique en se rendant une fois par semaine à la Maison de l’innovation sociale pour suivre des formations magistrales et des ateliers pratiques.
«Initialement, c’était très intuitif ce que je faisais, reconnaît la fondatrice. Après la consultation publique, le mouvement est devenu tellement gros que je me suis dit qu’il faudrait le structurer et avoir des objectifs. Ça ne pouvait plus venir de moi seulement.»
Si elle a créé le mouvement, elle se questionnait sur sa place, sur la définition du mouvement et sur la manière de communiquer avec un plus large public. La présence d’autres entrepreneurs lui a notamment permis de se challenger.
«Aujourd’hui, je m’assume comme leader, mais je ne suis pas la seule dans le mouvement. C’est vraiment dans mes objectifs, que d’autres puissent s’exprimer aussi, même s’ils agissent pour le moment plus dans l’ombre», insiste Mme Falaise.
Elle partagera d’ailleurs son expérience avec les bénévoles de Demain Verdun qu’elle rencontrera le 5 février Ensemble, ils débattront et apporteront leurs idées pour s’approprier le mouvement.
Collectif
Un sondage a également été réalisé pour savoir comment obtenir une mobilisation collective. «Certains disaient qu’ils manquaient de temps, d’autres qu’ils ne savaient pas comment faire ou qu’ils se sentaient impuissants, raconte la Verdunoise. On pense avoir trouvé des façons de les rejoindre, par exemple de créer des événements propres à Demain Verdun, ponctuels, pour aller à la rencontre des citoyens.»
De son côté, le directeur de l’entrepreneuriat social à la Maison de l’innovation sociale, Hugo Steben, qui l’a soutenue tout au long de son parcours, explique que sensibiliser est une chose, outiller pour l’action en est une autre de même que soutenir l’action.
Il évoque aussi la possibilité de se regrouper en organisation à but non lucratif. «Quand on parle de mouvement citoyen, ça peut être dangereux de trop structurer et d’aller chercher une forme juridique parce que ça nous en prend une, mais pas nécessairement, souligne M. Steben. Une forme juridique, ça demande du travail et ça rend les choses un peu moins organiques.»
Le directeur prévient que des réflexions doivent être menées pour être certain que la structure favorise la mobilisation.
Il souligne que les citoyens ont manifesté leur envie de s’impliquer et de trouver des solutions environnementales. Il ajoute que cela peut permettre un rapprochement entre les Verdunois et les institutions publiques. Ces dernières peuvent les soutenir, apporter une vision plus large et accélérer la transition écologique.
À terme, l’objectif pourrait aller encore plus loin et inspirer d’autres arrondissements à créer leur demain.
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