Christchurch : Rassemblement en hommage aux victimes à Montréal
Des dizaines de personnes se sont rassemblées au Square Victoria, dimanche après-midi, pour exprimer leur solidarité après les attaques qui ont coûté la vie à 50 victimes dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande.
«On est ici réunis et solidaires pour dire que, cette violence et cette haine, on n’en veut pas, a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Tous ont droit de vivre dans un monde de paix. Peu importe leur religion, leur origine, tout le monde a le droit d’être en sécurité. Ça suffit», a-t-elle exprimé.
Elle a fait savoir que la Ville, de concert avec le Service de police de la Ville de Montréal, déploiera plus de sécurité autour des mosquées de la métropole.
Arborant le drapeau de la Nouvelle-Zélande, son pays d’origine, Teri Higgins habite Montréal depuis deux ans. Aujourd’hui, elle disait se sentir très loin de chez elle.
«Ce que je pensais être l’endroit le plus sécuritaire au monde n’est plus sécuritaire. Mes pensées vont aux victimes de ce crime horrible», a-t-elle mentionné.
Un des coorganisateurs de l’événement, Ehab Lotayef, a aussi regretté ce manque de sécurité. Il estime que tous devraient pouvoir «dormir, manger et prier comme ils le veulent, en sécurité».
«Aucune communauté ne devrait avoir à faire face à tant de tristesse. Il faut travailler main dans la main, les citoyens, les médias et les politiciens, tous ensemble, pour que ce genre d’incident n’arrive plus», a-t-il soutenu.
En plus de rendre hommage aux victimes, le rassemblement dénonçait aussi l’islamophobie et l’incitation à la haine.
«La liberté d’expression ne veut pas dire la liberté de propager la haine. Ça ne commence pas avec les attaques, ça commence avec le langage haineux. Ils ne gagneront pas», a pour sa part insisté le coordonnateur du mouvement des droits du citoyen, Alladin Abou Sharbin.
L’imam Hassan Guillet s’est pour sa part indigné d’un «aveuglement volontaire» de la part de certains politiciens. Il souhaite que ce «silence complice» cesse.
«Certains ont préféré parler d’attaque à la liberté. Oui, ça en est une, mais c’est aussi une attaque qui ciblait un groupe en particulier : les musulmans. Il ne faut pas avoir peur des mots», a-t-il déclaré.
Il a ajouté que l’islamophobie existait bel et bien, ici comme ailleurs, «malgré que certains politiciens aient dit que l’islamophobie n’existait pas au Québec.»
«Non seulement elle existe, mais elle tue, et elle menace notre avenir à tous», a-t-il dénoncé.
Présente avec ses deux enfants, Enaam s’est dite «craintive» face à l’avenir. C’est pourquoi elle jugeait important d’être présente lors du rassemblement.
«On veut montrer que nous, les musulmans, on aime la paix. Ça me fait vraiment peur, car maintenant on a le sentiment que partout dans le monde, on est loin de la paix», s’est-elle attristée.