Coronavirus: les écoles du Québec fermées pour au moins deux semaines
Toutes les écoles du Québec, ainsi que les garderies, les cégeps et les universités, seront fermées pendant au moins deux semaines pour contenir la propagation du coronavirus.
C’est ce qu’a annoncé le premier ministre François Legault, lors d’une conférence de presse tenue ce midi à l’Assemblée nationale. Par sa décision, le gouvernement imite ainsi l’Ontario, qui a annoncé le même genre de mesures hier.
«Je comprends que ça va avoir des impacts et des perturbations pour les parents. Mais c’est une mesure qu’on doit prendre. On a un défi, au cours des deux prochaines semaines, de s’assurer qu’il y ait le moins de propagation possible.» -François Legault, premier ministre
Des services de garde «dédiés» seront toutefois mis sur place pour les parents qui travaillent dans le réseau de la santé et au sein de «certains services essentiels», dont les autorités policières. Autrement, pour la population en général, Québec paiera la contribution parentale et la subvention aux services de garde pendant toute la période de fermeture. Des mesures pour «dédommager les garderies non-subventionnées» seront aussi annoncées ultérieurement.
La nouvelle tombe alors que, jeudi soir, plusieurs commissions scolaires de Montréal et du Québec avaient déjà choisi de fermer leurs portes pour mieux évaluer la situation du coronavirus.
D’un ton solennel, François Legault a aussi appelé Ottawa «à limiter rapidement» l’entrée des visiteurs étrangers au Canada.
Pas de rattrapage nécessaire
Une réouverture du système scolaire est pour l’instant prévue le 30 mars prochain, d’après le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
«Évidemment, on va réévaluer en fonction de la santé publique. Mais ce n’est pas nécessaire de prévoir des mécanismes de rattrapage pour les élèves. C’est moins long que ce qu’on a déjà vécu avec la crise du verglas. J’ai confiance», souligne l’élu.
Pour le directeur national de santé publique (DSP), Horacio Arruda, des contrôles populationnels pourraient être effectuées dans certains sous-secteurs, voire certaines villes, si la situation ne va pas en s’améliorant. «On peut penser à des contrôles beaucoup plus rigoureux, par exemple d’arrêter toutes les visites aux personnes âgées. Les mesures deviendront de plus en plus de nature autoritaire», insiste l’expert.
«C’est difficile d’empêcher le virus de pénétrer. L’élément pervers de fermer tout, c’est que les gens n’aillent pas consulter. C’est une question qui sera débattue par les élus.» – Horacio Arruda, directeur national de santé publique
Questionné à savoir si les mesures de fermeture arrivaient «trop peu trop tard», M. Arruda s’est fait catégorique. «On peut toujours dire ça, mais il faut comprendre qu’on n’était pas du tout à ce stade-ci quand notre semaine de relâche a eu lieu. Ça bascule en une journée, souvent», ajoute-t-il.
Le métro demeurera ouvert
Hier, Montréal est passée en mode «intervention» pour mieux surveiller l’évolution de la pandémie du nouveau coronavirus. La Ville a fermé plusieurs bâtiments municipaux pour limiter les risques de contagion. Mais le métro demeurera ouvert.
«La fermeture du métro n’est pas du tout envisagée à ce stade-ci. Les conséquences seraient importantes sur la mobilité des employés dans des secteurs névralgiques, comme les employés du réseau de la santé», avait souligné la mairesse Valérie Plante.
Interpellé à ce sujet vendredi, M. Legault a abondé dans le même sens. «Je ne pense pas qu’on puisse, dans les transports publics, parler de 250 personnes qui sont à proximité, juge-t-il. Cela dit, on veut éventuellement essayer d’étaler les périodes de pointe.»
Des compensations liées au coronavirus?
Si les employés du réseau public continueront d’être payés en tout temps, une série de programmes de compensation financière seraient sur le point d’être mis sur pied pour le milieu privé. Le ministre du Travail, Jean Boulet, doit annoncer sous peu un plan de match à cet égard.
«On ne veut pas que des personnes se forcent à aller au travail même s’ils ont des symptômes. On va arriver avec une mesure très rapidement», illustre le premier ministre, promettant de prendre en compte la réalité des travailleurs autonomes.
La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avance quant à elle que les médecins pourront, dès la semaine prochaine, «donner des services par téléconsultation», afin de limiter la propagation du coronavirus. Le nombre de cliniques de dépistage passera à 15 au Québec.
Quelque 17 cas de COVID-19 sont confirmés au Québec à l’heure actuelle, dont deux sont hospitalisés.