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Le réouverture des garderies divise dans MHM

Garderies
La CNESST a récemment assoupli sa position, permettant notamment aux éducatrices de retirer leur équipement de protection lorsqu’elles sont à plus de deux mètres d’un enfant. Photo: Archives Métro

Plusieurs citoyens de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve appréhendent la réouverture des garderies prévue pour le 19 mai à Montréal. Alors que des parents envisagent de garder leurs enfants à la maison, d’autres sont confiants qu’il est temps de commencer le déconfinement.

En conférence de presse lundi, le premier ministre François Legault a dévoilé son plan de réouverture «graduelle» des écoles. Il a indiqué que les parents auraient le choix d’envoyer ou non leurs enfants à l’école ou à la garderie.

Résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, Geneviève compte envoyer son fils à la garderie «parce qu’il en a besoin», dit-elle. «On ne pourra pas pousser indéfiniment le retour à la vie en société», pense la mère.

Selon elle, la santé physique est importante, mais la santé mentale, la socialisation et la scolarisation le sont aussi. «Ce n’est pas en vivant dans la peur qu’on va progresser», ajoute-t-elle.

Même son de cloche du côté de Bérangère Julien. Pour la citoyenne de Mercier, la vie doit recommencer. «Il est temps pour les enfants de retourner à l’école et au CPE afin de sociabiliser, estime-t-elle. La COVID-19 ne disparaîtra pas de sitôt, il faut apprendre à vivre avec tant que nous n’aurons pas un vaccin de disponible.»

Trop risqué?

Ce n’est pas l’avis de tous les parents du quartier. Plusieurs ont la possibilité de travailler de la maison et comptent en profiter pour garder les enfants à la maison plus longtemps.

Certains considèrent que le risque de contamination est encore trop élevé. C’est le cas de Dominique Saumur qui vit avec ses trois enfants, mais aussi avec sa mère à Tétreaultville. Elle pense que c’est «trop dangereux» pour cette dernière.

«Pour moi ça n’a pas de sens», affirme Lola, mère d’un garçon de deux ans. Selon elle, les garderies devraient rester fermées jusqu’en septembre comme les universités, les Cégeps et les écoles secondaires.

De son côté, Audrey compte «observer» comment se passe le déconfinement avant de prendre une décision. «Je me soucis aussi des dommages collatéraux, explique-t-elle. Ça me semble trop tôt.»

Craintes des employées

Éducatrice à la garderie Cité Fleurie, Mélissa Iannaccone dit avoir peur de retourner au travail. «De vivre dans cette pandémie et de dire qu’on peut rouvrir, c’est effrayant», admet-elle.

La responsable de service de garde (RSG) dans Hochelaga-Maisonneuve Annie Veillette s’inquiète pour sa santé et celle des employés qui côtoieront les enfants. «Le travail qui est demandé aux RSG ainsi qu’aux éducatrices est énorme, pense-t-elle. On parle de désinfection, de nettoyage, mais le changement de nos routines, de notre façon de voir notre profession est à repenser complètement.»

Pour sa part, la propriétaire d’un service de garde en milieu familial Chantal Rondeau n’est pas anxieuse. «J’ai vraiment hâte d’ouvrir, soutient-elle. Par contre on oublie la distance entre les enfants, c’est impossible à faire!»

En collaboration avec François Carabin.

 

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