Le Grand Séminaire de Montréal déménage dans Rosemont-La Petite-Patrie
Après plus de 150 ans, le Grand Séminaire de Montréal quittera bientôt ses locaux du centre-ville pour venir s’installer dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. L’objectif: se rapprocher des gens et s’insérer dans la vie montréalaise.
Le séminaire s’installera à la fin août dans l’ancienne résidence Marie-Rose Durocher qui appartenait aux Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Situé au coin de Boyer et Beaubien, le bâtiment accueillera les directeurs du séminaire, l’administration et près d’une vingtaine de séminaristes en cours de formation.
Depuis sa création en 1840, le Grand séminaire de Montréal, qui se charge de la formation des futurs prêtres, n’avait jamais déménagé. Il se situait toujours au 2065 rue Sherbrooke, dans des bâtiments historiques parmi les plus anciens en dehors du Vieux Montréal.
Beaucoup plus petite que le bâtiment historique qui pouvait accueillir jusqu’à 300 séminaristes, la résidence de la rue Boyer sera toutefois assez grande pour les besoins du Grand séminaire.
Un immeuble modeste
«Ce sont des locaux plus modestes, mais aussi plus proches de la réalité. Notre lieu de vie une fois qu’on sera prêtre ressemblera plus à ça qu’aux anciens bâtiments historiques», témoigne le séminariste Réjean Thibodeau.
Entre l’ancien bâtiment qui appartient aux prêtres de Saint-Sulpice et la résidence des sœurs construite en 1963, le contraste est fort. Dans la nouvelle chapelle, pas de vitraux, de hauts plafonds, ni de pierres sculptées. Mais, même si certains ont accueilli la nouvelle du déménagement avec un pincement au cœur, d’autres n’y voit pas d’inconvénients.
«On est au cœur d’un quartier résidentiel et plusieurs personnes nous ont déjà demandé qui allait s’installer là. On veut aussi leur montrer ce qu’est le séminaire aujourd’hui. Les choses ont énormément changé depuis les années 1950», explique Sébastien Froidevaux, directeur de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal.
S’intégrer dans le quartier
En s’installant là, le Grand séminaire souhaite se mêler à la vie de quartier. Même si les séminaristes passent beaucoup de leur temps à étudier et à prier, ils ne souhaitent pas rester dans l’entre-soi.
«Le séminaire est un lieu de formation, mais c’est aussi un lieu de vie et l’on souhaite être plus proche de la population. L’Église Saint-Arsène est juste à côté, on pourrait s’impliquer davantage dans la vie de la paroisse», illustre M. Froidevaux.
Dans la lignée des sœurs qui avaient un véritable rôle social, notamment auprès des résidents du CHSLD voisin, les séminaristes pourraient être plus engagés dans la vie locale.
«C’est vrai qu’au 2065 [rue Sherbrooke], on était moins amenés à se promener en ville. Ici c’est très différent. Certains séminaristes sont très sportifs, ils pourraient s’inscrire à une ligue de soccer. Il y a plein de possibilités pour tisser des liens», ajoute M. Thibodeau.
Changement dans l’enseignement
En plus de changer de lieu de vie, les séminaristes connaîtront aussi un changement dans leur parcours de formation. En effet, le Grand Séminaire dispensera son enseignement en partenariat avec la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.
Plusieurs professeurs se déplaceront même à Montréal pour enseigner la théologie et la philosophie aux futurs prêtres. Au cours de leur cursus de huit ans, les séminaristes auront toujours un an d’expérience en paroisse et un an de stage.
«À l’issue de ce parcours, ils obtiendront à la fois un diplôme canonique reconnu par le Vatican et un diplôme civil reconnu à l’international», précise le directeur de la Fondation du Grand Séminaire.