Les résidents de L’Île-des-Sœurs veulent éviter un autre Griffintown
Alors que le Plan particulier d’urbanisme (PPU) de la Pointe-Nord de L’Île-des-Sœurs devrait être adopté au cours des prochaines semaines, les Insulaires continuent de faire valoir leurs préoccupations, notamment concernant l’augmentation de la densité.
Un groupe de plus de 1000 résidents-copropriétaires du complexe immobilier Verrières sur le fleuve, qui date des années 1980, a rédigé une lettre pour mettre en relief certains enjeux et préoccupations face au PPU de la Pointe-Nord.
Parmi les commentaires, plusieurs supplient la ville-centre de ne pas transformer leur île en un deuxième quartier Griffintown. «Il faut absolument conserver le caractère vert de L’Île-des-Sœurs et notre façon de vivre. C’est pourquoi nous avons choisi cet endroit, pour sa quiétude et sa beauté», témoigne Danièle Lagacé-Tessier.
Les Insulaires ont des préoccupations de l’impact du PPU de la Pointe-Nord sur l’accroissement de la population sur les services, la sécurité publique et l’accès au territoire. Ils estiment que les deux points d’accès à l’île souffrent déjà d’une congestion routière importante et que cela affectera grandement la qualité de vie des gens qui habitent L’Île-des-Sœurs.
Parce que c’est là l’enjeu principal. Sans remettre en cause «le principe d’un redéploiement de la Pointe-Nord», ils veulent aussi conserver la protection des vues sur le centre-ville et sur le Mont-Royal, des aspects primordiaux.
Services à la population
D’autres sont inquiets du trafic anticipé. «On comprend mal comment l’administration municipale peut prétendre faire en sorte que la population de l’île soit maintenue autour de 25 000 résidents, alors que, sans les projets à venir du PPU, ce nombre est déjà sur le point d’être atteint. Plusieurs projets sont en cours au nord de l’autoroute et à la Pointe-Sud», peut-on lire dans la missive des copropriétaires.
Au-delà de la circulation, il y a aussi les services à la population, comme les centres sportifs ou les écoles, alors qu’il y a déjà des lacunes. L’Association des propriétaires et résidents de L’Île-des-Sœurs (APRIDS) continue d’ailleurs de talonner la ville-centre.
Des membres sont allés jusqu’au conseil municipal de Montréal pour obtenir des réponses. Le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, s’est voulu rassurant en réitérant que les terrains nécessaires aux services à la population seront acquis.
Il a également précisé que les profits réalisés par la vente à Infrastructure Canada des terrains du pont Samuel-De Champlain ont été versés au fonds consolidé de la Ville et qu’il prévoit négocier avec les promoteurs pour des installations collectives.
Il suivrait ainsi les recommandations du rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) en ce qui a trait à la mise en place d’équipements collectifs.
Le PPU comporte 3 700 nouvelles unités résidentielles et commerciales sur une superficie de 200 000 m².