Reprise des sports: les élèves de Jean-Grou gonflés à bloc
Ils ne pourront pas directement compétitionner contre les autres écoles, ou même entre eux. Mais l’engouement est palpable à l’école secondaire Jean-Grou, où les élèves s’apprêtent à retrouver leurs gymnases. Des jeunes basketteurs des Jaguars se sont confiés à Métro.
«C’est vraiment excitant, je suis plus positif quand je me rends à l’école, ça me donne un objectif», affirme Isaac Ramirez qui évolue à la position d’ailier en cinquième secondaire.
Depuis l’annonce de la reprise du sport intérieur le 26 mars en zone rouge par la ministre déléguée à l’Éducation Isabelle Charest le 12 mars, les élèves de l’école secondaire de Rivière-des-Prairies peinent à contenir leur enthousiasme. Plusieurs ont ressenti un vide dans leur vie alors que leur sport favori était interdit dans les milieux scolaires.
«Le basket, ça me permet de me défouler de tout ce que je garde à l’intérieur, de ce que je n’ose pas dire tout haut. Mon rêve d’aller dans la NBA s’est brisé quand on a perdu ça», raconte Nikerson Innocent, 14 ans.
Au cours des longs mois qui ont suivi, les jeunes de l’école Jean-Grou ont fait preuve de patience. Nostalgique, Syndy-Carolina Ortega, 16 ans, visionnait les enregistrements vidéo de ses anciennes parties.
«J’y pensais tout le temps. Moi le basket, ça me permet de ventiler, de me retrouver avec mes amies», affirme celle qui pratique le sport depuis le primaire.
S’ils sont encore loin d’une saison de basketball régulière, les jeunes de l’école Jean-Grou accueillent cette occasion à bras ouverts. Fil conducteur dans leurs témoignages, ils meurent tous d’envie de retrouver leurs camarades sur le terrain.
«Le fait d’être avec eux, ça va tout changer. J’ai vraiment hâte de pouvoir marquer des paniers», affirme Sylème Alexis-Benjamin, en première secondaire.
Encadrement
La tenue d’activités sportives en zone rouge doit être strictement encadrée. La direction de l’école Jean-Grou, consciente de l’importance du sport pour ses élèves, assure mettre tout en place afin de respecter les mesures sanitaires actuelles.
«Le sport va se vivre en classe-bulle sans contacts. En temps normal, nous avons des équipes très compétitives. Toutefois, ici il ne s’agit pas de compétition, mais de bien-être. On l’a signalé à nos entraîneurs», affirme la directrice Annie Delisle.
«C’est pas gros, mais c’est comme si on leur avait tout donné à nos élèves. On a assez de ballons pour tout le monde», réplique l’entraîneur Joubenson Choute.
Outre les avantages pour la santé physique, l’ouverture des gymnases représente un lieu de convergences pour les jeunes du quartier. La direction scolaire se réjouit de pouvoir leur offrir un lieu de socialisation après les heures de cours. Marc côté, directeur adjoint et responsable des sports à Jean-Grou, en témoigne.
«Ils vont où ces centaines d’élèves lorsqu’ils ne pratiquent pas du sport? Ils vont trainer dans les rues bien souvent. Pour nous, c’est aussi une prise en charge des jeunes de 8h à 19h. C’est bon pour leur bien-être».