Sonner l’alarme: le personnel de santé se fait entendre
Des membres du personnel de santé représentés par huit organisations syndicales ont voulu sonner l’alarme et se faire entendre alors que les négociations de leurs conventions collectives échues depuis un an, sont au point mort.
Après une imposante manifestation devant les bureaux du premier ministre dans le centre-ville de Montréal le 31 mars à l’appel des syndicats CSN, CSQ, FIQ, APTS, FTQ, FAE, SFPQ et SPGQ, les travailleurs se sont mobilisés dans les structures de santé. L’action symbolique projetée sous le thème «sonner l’alarme» était destinée à faire du bruit.
Toutefois, le Tribunal administratif du travail (TAT) avait dans une décision rendue le 30 mars souligné que «les seules alarmes qui seront activées ce 31 mars 2021 sont celles des téléphones cellulaires ou des montres de leurs membres».
C’est le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) ainsi que les établissements de santé concernés qui ont demandé au TAT de statuer sur cette manifestation. «Faire sonner l’alarme», à l’intérieur des structures de santé, risquait de porter atteinte aux services de santé délivrés aux malades.
Dans un communiqué, les syndicats ont clairement déclaré que «les négociateurs du gouvernement Legault ne pourront pas empêcher les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux de manifester bruyamment».
«Le TAT est venu nous dire que les syndicats ont le droit de manifester dans le respect des usagers, sans perturber leur tranquillité et utiliser des alarmes de cellulaires», assure Kathleen Bertrand, infirmière et présidente locale de la Fédération des infirmières du Québec (FIQ), au CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Aucun mot d’ordre particulier n’a été donné concernant cette action.
«Les gens pouvaient faire sonner les alarmes s’ils le voulaient, mais nous n’avons pas dit que c’est à telle heure que cela doit se faire», relativise Mme Bertrand.
Elle assure que la quiétude des patients sera toujours respectée.
«Il est certains qu’on n’a pas fait sonner les cadrans dans les chambres des malades, mais on a fait du bruit», relève Benoit Taillefer, vice-président du syndicat de la Fédération de santé et de services sociaux-CSN du CIUSSS.
Ce sont les demandes monétaires des syndicats qui sont bloquées.
«Le gouvernement a fait deux dépôts. Les propositions étaient minimes. C’était plus une insulte qu’autre chose. Hier [le 30 mars], ils ont fait un nouveau dépôt. On va en prendre connaissance», indique Mme Bertrand de la FIQ.
Le 31 mars est la date à laquelle les conventions collectives dans le secteur de la santé et des services sociaux ont expiré.