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Trois questions à Marwah Rizqy

Marwah Rizqy, députée de Saint-Laurent. Photo: Laurent Lavoie / Métro

Marwah Rizqy est députée de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition en matière d’éducation à l’Assemblée nationale du Québec. Alors que l’année scolaire a touché à sa fin, la membre du parti libéral fait le bilan.

Quels ont été les grands défis à relever pour vous cette année?

Marwah Rizqy: En matière d’éducation, on voulait s’assurer de la sécurité des élèves avec des cliniques mobiles pour le dépistage et la vaccination dans les écoles. Le gouvernement avait dit oui pour les deux.

Au niveau de la réussite éducative, beaucoup de parents sont venus nous voir, car les jeunes avaient de la difficulté notamment avec les cours à distance. Nous avons fait une proposition pour qu’ils obtiennent un crédit pour le tutorat. Le gouvernement n’a pas donné suite. Nous avons demandé l’augmentation du budget pour l’aide aux devoirs, ce à quoi le gouvernement a dit oui.

Cela fait maintenant un an que nous demandons des camps pédagogiques. Il y en aura finalement cet été pour ceux qui en ont besoin. Cela va se déployer partout au Québec. Les camps pédagogiques sont des camps de jours qui contiennent de petits volets de français ou de mathématiques. Il n’y en aura pas tous les jours, car le but reste qu’ils s’amusent. Mais cela évitera ce que nous appelons «la glissade de l’été».

J’ai essayé tant bien que mal de faire reconnaître au gouvernement la transmission par aérosol. Dès le départ, le gouvernement s’est braqué en disant que le virus se transmettait principalement au toucher. Mais la vérité, c’est que la majorité des contaminations ont lieu par aérosol, nous avons maintenant des études qui le prouvent. Je voulais que ce soit reconnu, car c’est comme cela que l’on peut remédier à la situation en ayant ce que l’on appelle des capteurs de CO2. Ils permettent de mesurer s’il y a un changement d’air et de pouvoir ainsi ouvrir la fenêtre. Mais M. Roberge veut faire installer des capteurs de CO2 qui n’ont pas de lecture, qui seront centralisés dans le centre de service scolaire. Qui va surveiller ça? Et après, il faudra appeler les écoles pour les prévenir qu’il faut ouvrir les fenêtres… Ce sera déjà trop tard.

Avez-vous remarqué beaucoup de décrochage scolaire lié à la COVID-19?

Marwah Rizqy: Déjà, au printemps dernier, nous avions été prévenus qu’il risquait d’y avoir un fort taux de décrochage scolaire. J’ai fait des propositions à M. Roberge pour s’assurer qu’à l’automne 2020, dès que l’on remarque qu’il manque des jeunes sur les bancs de l’école, on passe à l’action. Il faudrait avoir une équipe sociocommunautaire qui intervient auprès du jeune. Ce serait un système de parrain/marraine scolaire qui devient le mentor du jeune et l’encourage à aller à l’école. Jamais M. Roberge n’a donné suite à ça. Nous avons malheureusement appris par le Centre de Service scolaire de Montréal (CSSDM) que le nombre de décrochages scolaires a doublé cette année. Honnêtement, c’était prévisible, tous les drapeaux étaient là. C’est dommage, car ces dernières années nous avions réussi à faire reculer le décrochage scolaire de 10%. Nous étions passés de 28% à 18%. Nous voulions éviter une génération COVID. Si le ministre nous avait écoutés, la catastrophe ne serait sans doute pas aussi grande.

Qu’est-ce que vous attendez pour la suite?

Marwah Rizqy: Je souhaiterais que l’on nomme un adjoint parlementaire dédié au décrochage scolaire. On doit se donner comme objectif collectif qu’au Québec, on ne lâche pas l’école. Cela prend une personne qui ne travaille qu’à cela. Je ne considère pas normal d’avoir un jeune garçon sur cinq qui décroche. J’aimerais que cette personne relève du premier ministre, qui lui-même est responsable de la jeunesse. Malheureusement, j’ai perdu confiance en notre ministre de l’éducation, il apporte des réponses un an trop tard.

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