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Stationnement à la gare Roxboro: les espaces tarifés sous-utilisés

Un projet-pilote d’espaces de stationnement à louer à la gare Roxboro-Pierrefonds pour permettre aux usagers du train de banlieue de réserver leur place suscite grogne et mécontentement.

Des utilisateurs du train de banlieue ayant déposé en juillet dernier une pétition de 350 signatures pressent à nouveau l’arrondissement de Pierrefonds–Roxboro d’agir dans ce dossier. Ils craignent que la tarification soit étendue à toutes les places. À l’heure actuelle, moins d’une place sur trois est occupée. Et les usagers jouent du coude pour celles qui restent

Dans le cadre du projet-pilote de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), mis en place le 1er juillet, les usagers du train de banlieue peuvent réserver leur place dans le stationnement public de la gare Roxboro-Pierrefonds qui est toujours bondé dès 7h30 les matins de semaine.

Le hic est que sur les 171 places disponibles pour des passes mensuelles, au coût de 80$, près de 125 sont inutilisées estime la résidente Manon Boisvert. «Il n’y avait déjà pas assez de places pour tous, c’est frustrant de voir les espaces vides dans la zone payante, exprime-t-elle. Nous souhaitons que l’AMT retire ce projet qui engendre que de la frustration.»

Selon Mme Boisvert, certains utilisateurs stationnent leur voiture sur les rues résidentielles et doivent payer des contraventions, car ils n’ont pas les vignettes nécessaires. D’autres se garent au supermarché IGA et se font remorquer.

La gare Roxboro-Pierrefonds a au total 918 places de stationnement. Parmi celles-ci, 171 sont à louer, ce qui correspond à 19% des espaces. Ce projet-pilote s’étend à cinq autres stationnements incitatifs de l’AMT.

Contre les espaces payants

Au fait de la situation, le maire de Pierrefonds–Roxboro, Jim Beis, est contre ces espaces payants. Il veut convier les responsables de l’AMT à une rencontre dans les semaines à venir pour leur proposer de tenir une consultation publique.

«Ces places sont vides, mais même si elles étaient toutes utilisées, ça ne règlerait pas le problème de stationnement pour nos citoyens dans ce secteur, a souligné M. Beis.

Pour l’élu, il y a un travail de sensibilisation à faire pour que les gens utilisent moins leur voiture. Des partenariats sont aussi à établir avec l’AMT et la Société de transport de Montréal pour offrir un meilleur service.

«Si on est responsable, il faut améliorer le système de transport en commun dans l’Ouest-de-l’Île. Un service efficace avec l’ajout d’un bus express vers la gare ferait en sorte que les gens utiliseraient moins leur voiture dans leurs déplacements», a-t-il exprimé.

«On est tous contre. On n’a pas de juridiction dans ce projet de la tarification des stationnements, mais on a une voix à la Ville de Montréal qui contribue à l’AMT. On y a d’ailleurs exprimé plusieurs fois notre désaccord.»

Inquiète que Roxboro devienne un vaste stationnement et contribue à la dévitalisation du quartier, la conseillère du district du Bois-de-Liesse, Justine McIntyre, abonde dans le même sens. «Il faut réfléchir à des moyens d’amener les gens à la gare autrement qu’en voiture», a-t-elle partagé. Pour l’élue, l’AMT doit mettre fin à son projet-pilote.

Retirer le projet?

Jusqu’à présent, l’AMT se dit satisfaite, mais précise devoir laisser le temps au projet-pilote de bien se faire connaître avant de décider de retirer les places à louer. Pour l’Agence, dans tous les cas, ce sont 80% ou plus des places qui demeurent gratuites.

À savoir combien de places sont louées à la gare Roxboro-Pierrefonds, l’AMT répond qu’un premier bilan sera réalisé dans les prochaines semaines. «Pour le moment, nous laissons l’évaluation suivre son cours, a exprimé Sophie LaRoche, porte-parole de l’AMT. Le but est d’évaluer, sur une période d’environ un an pour chaque site, la réponse de la clientèle. Au terme de quoi nous pourrons évaluer avec le gouvernement s’il doit y avoir poursuite ou non du projet-pilote.»

«Avec ce projet, nous cherchons à répondre à la demande d’une certaine clientèle aux horaires plus atypiques et qui souhaite payer pour un tel service, a ajouté Mme LaRoche. Il a également pour objectif de favoriser l’intermodalité, soit d’encourager les usagers du transport collectif à se rendre aux gares ou aux terminus en transport collectif ou actif, ainsi que d’offrir une solution à la saturation croissante des stationnements.»

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