Soutenez

Plus d'un millier de diplômés recherchés

Selon Technocompétences, l’industrie du jeu vidéo aura besoin de 1 230 nouveaux spécialistes d’ici la
fin de l’année. Mais où les trouvera-t-elle?

Je rencontre parfois des parents qui se montrent sceptiques lorsque leurs jeunes s’intéressent à une carrière dans l’industrie du jeu électronique. Ils pensent qu’il ne s’agit pas d’emplois sérieux. La récente enquête de Technocompétences L’emploi dans l’industrie du jeu électronique au Québec en 2011 viendra sûrement les rassurer.

D’après cette étude, 55 entreprises de jeu vidéo embauchaient 7 966 personnes au Québec en 2011. En 2002, il n’y avait que 24 entreprises, employant 1 200 personnes. L’emploi a donc augmenté de 23 % par an au cours des 10 dernières années. Si la tendance se maintient, l’industrie embauchera environ 1 230 personnes de plus en 2012, et ses effectifs seront de 9 150 personnes.

Cette croissance de l’emploi est énorme, mais elle n’a rien de surprenant quand on sait que le marché mondial du jeu vidéo est passé de 33 G$ en 2006 à 57 G$ en 2011. La firme Price Waterhouse estime que les dépenses des consommateurs atteindront les 80 G$ cette année, principalement grâce à l’expansion des jeux en ligne et sur plateforme mobile.

Le jeu vidéo est donc une industrie en pleine croissance qui a besoin d’une main-d’œuvre talentueuse et compétente. Les entreprises québécoises éprouvent d’ailleurs beaucoup de difficulté à recruter les travailleurs dont elles ont besoin. Les postes de programmeurs, ceux qui créent le code permettant l’interaction des divers éléments, comptent pour 45 % des postes difficiles à pourvoir. Quelque 80 % des nouveaux programmeurs devront détenir un diplôme universitaire, et la connaissance des principes de l’intelligence artificielle fera partie des compétences recherchées.

Les diplômés du collégial seront recherchés surtout pour les emplois impliquant de la création artistique (animateurs 2D et 3D, graphistes) et de la conception de jeux (concepteurs de niveaux, scénaristes), bien que la formation universitaire puisse représenter un atout pour plusieurs de ces postes. Il s’agit d’emplois technico-créatifs, demandant à la fois un sens artistique développé et d’excellentes connaissances techniques.

Malheureusement, plus de 70 % ou plus de ces nouveaux postes exigeront de deux à sept ans d’expérience. Cela explique pourquoi le taux de placement des formations pertinentes est parfois décevant. Par exemple, en 2010, 9 mois après avoir obtenu leur diplôme, seuls  66 % des finissants du DEC en animation 3D et synthèse d’images avaient un emploi à temps plein dans leur domaine. Il semble donc que les employeurs leur demandent une expérience qu’ils n’ont pas encore.

Mais où une industrie encore si jeune compte-t-elle donc trouver autant de travailleurs expérimentés? Ne serait-il pas préférable de mettre les jeunes diplômés à niveau au lieu de déplorer les difficultés à pourvoir les postes? Un ajustement s’impose, sinon ces jeunes talentueux, dont on a tant besoin pour créer les jeux de demain, pourraient perdre leur intérêt pour l’industrie.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.