Fêter Noël à sa faim
« Ça aide à vivre un meilleur Noël. On va pouvoir avoir une plus belle table et ressentir moins de stress, indique Sylvie, résidente de Hochelaga-Maisonneuve. Auparavant, on ne savait pas à quoi s’attendre pendant le temps des Fêtes. On ne savait pas quelles seraient nos portions de nourriture et même si on pourrait manger, point. Là, on sait qu’il y en aura pour tous. »
Ce service, offert aux personnes démunies du quartier, ne permet pas seulement de garnir une table d’aliments divers et frais. Il leur offre aussi la possibilité de se gâter un peu pendant cette période de réjouissances.
« On ne se gâte pas souvent. Avec le Magasin-Partage, on peut s’offrir de petites choses pour se faire plaisir. Je me suis déjà acheté un cadeau, un beau pyjama confortable », laisse savoir Sylvie.
« Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de cadeaux gratuits [au Magasin-Partage]. Ils sont très beaux en plus. Ça m’a permis de trouver celui de mon chum. Je n’aurai pas le besoin d’en acheter un, cette année », ajoute Roxane, mère de la petite Mackenzie, 2 mois.
Un besoin nécessaire
Le Magasin-Partage Hochelaga-Maisonneuve, le plus gros de l’île de Montréal, dessert plus de 800 ménages dans le quartier. Plus de 300 bénévoles ont participé à cette activité, qui s’est déroulée du 17 au 19 décembre.
Bien plus qu’une aide alimentaire, ce service permet d’outiller ses utilisateurs et de leur permettre de se sortir plus facilement de la pauvreté.
« Quand on est pauvre, on perd sa liberté de choisir, affirme Sylvie Rochette, cofondatrice et directrice générale du Regroupement des Magasins-Partage de l’île de Montréal. On ne choisit pas son logement, ni sa nourriture. On fonctionne avec ce que la société nous donne.
« Le Magasin-Partage est une porte d’entrée dans un réseau d’entraide. La pauvreté n’est pas seulement la notion de ne pas manger. Il y a aussi d’autres problèmes qui peuvent en découler. Nous leur donnons les moyens d’améliorer leur qualité de vie, que ce soit en les référant à des cuisines collectives ou des organismes qui œuvrent auprès des toxicomanes. Donner de la nourriture, c’est seulement mettre un diachylon sur une plaie. Nous montrons aux gens comment la soigner. »
Quelques chiffres
– 850 ménages inscrits au Magasin-Partage Hochelaga-Maisonneuve 2013, comparativement à 800 en 2012.
– Plus de 300 bénévoles s’engagent chaque année dans cet événement.
– Selon Statistique Canada, plus de 16 350 personnes du quartier vivent sous le seuil de la pauvreté, soit le tiers de la population. Parmi ces gens, 44 % sont des enfants de moins de 6 ans.
– En 2012, 74 % des personnes desservies étaient prestataires de la sécurité du revenu, 13 % des pensions de vieillesse et 7 % de petits salariés.