Jacob: victime de l'économie
Selon Helen Brunet, professeure de commercialisation de la mode au Collège Marie-Victorin, la fermeture de l’entreprise québécoise n’est pas une surprise. À plusieurs reprises, Jacob avait annoncé sa fermeture, comme le signalait Nouvelles Saint-Laurent au mois de mai.
«Nous sommes toujours déçus lorsque nous voyons un fleuron de la mode comme Jacob fermer, explique-t-elle. Les propriétaires ont fait beaucoup d’effort et ont fait preuve d’innovation pour tenter de relancer l’entreprise. Malheureusement, ils s’y sont pris un peu trop tard et leurs décisions ne reposaient pas sur des études basées sur les besoins de la clientèle.»
Bien que la fermeture d’un siège social a un impact réel sur l’économie à Saint-Laurent, il n’y a pas lieu de sonner l’alarme, selon Daniel Dicaire, directeur général de Développement économique Saint-Laurent.
« Nous avons la chance d’avoir d’autres secteurs à Saint-Laurent qui créent des emplois, explique-t-il. Bon an, mal an, on s’en tire sans trop de pertes.»
La décision quant à la date de fermeture du siège social n’étant pas connue, il ne peut que penser aux employés qui risquent de perdre leur emploi.
« Il y a une pensée pour les gens qui vont en subir les contrecoups. Il y a plusieurs mécanismes disponibles pour atténuer l’impact sur les gens qui pourraient potentiellement perdre leur emploi. »
Les raisons qui expliqueraient la fermeture d’une entreprise établie depuis 35 ans au Québec sont nombreuses. Mme Brunet souligne l’arrivée des marques très bon marché, comme H&M, Zara et Mango.
« En général, il y a un ralentissement de l’économie, ajoute-t-elle. Nous ne sommes pas remis de la récession qui a frappé les États-Unis en 2008. Les consommateurs sont plus prudents. »
La professeure a également constaté des lacunes au niveau de la recherche des besoins de sa clientèle. Selon elle, Jacob n’a pas pris le pouls des clients, qui ont préféré se tourner vers d’autres commerces.
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