Un château de squelettes
Chaque année, un immense château de tôle se dressait sur le boulevard Rolland à Montréal-Nord. Les horribles décorations qui l’ornaient et la fumée qui s’en échappait donnaient des frissons à quiconque s’en approchait.
À l’intérieur, les plus courageux y trouvaient une sorcière et un vieux monsieur qui faisaient peur ou qui faisaient rire, selon l’âge. Et surtout, les enfants y trouvaient des barres de chocolat.
Bon an, mal an, de 800 à 1000 enfants visitaient cet attrait du quartier. Cette mise en scène était l’œuvre d’Anne et Paul Préville, de leurs enfants et, maintenant, de leurs petits-enfants.
« L’idée est de faire plaisir, et aussi peur, aux enfants », admet Mme Préville.
Une tradition
La tradition du château d’Halloween a commencé par de simples décorations, comparables à celles des maisons du voisinage. Pendant 20 ans, la famille a ajouté des décorations chaque année.
Avant de créer le château de squelettes, le terrain des Préville était décoré d’une maison hantée.
« Quand les gens entraient, il y avait une table avec des têtes dessus. Quand ils s’approchaient, les têtes se mettaient à bouger. C’était ma fille et une amie qui étaient costumées. Puis, quand j’ai eu l’idée du château, j’ai montré les plans à mon mari. Il pensait que ce serait un petit château », rigole Mme Préville.
Comme leurs parents, les enfants du couple sont restés jeunes de cœur. Ce sont d’ailleurs toujours eux qui se costument pour effrayer les enfants à l’intérieur du château. Ils sont maintenant aidés de leurs propres enfants.
Avec le temps, les décorations ont pris une telle ampleur qu’il faut environ une semaine pour tout mettre en place. Une fois la fête des Morts terminée, le château est démonté et entreposé. Ce sont d’ailleurs ces coûts qui sont la principale cause de la disparition du château.
« Au début, ça nous coûtait environ 150 $ par mois d’entreposage. Aujourd’hui, on parle d’environ 469 $ par mois », explique Mme Préville.
La famille n’a pas décidé de ce qui adviendra du château de tôle. Julie Préville, la fille du couple, espère pouvoir trouver un organisme ou un théâtre qui pourrait le récupérer.
La décoration est une tradition bien ancrée dans cette famille. Mme Préville se souvient d’ailleurs de sa grand-mère qui fabriquait elle-même ses décorations de Noel.
Malgré la disparition du château de squelettes, les Préville affirment qu’ils continueront à orner leur maison chaque fois que l’occasion se présentera. Tant que le couple sera en forme, il y aura toujours des bonbons pour l’Halloween au 12644, boulevard Rolland, promet Mme Préville.