Will Driving West: le vent dans les voiles
Le groupe folk montréalais Will Driving West, qui a véritablement pris son envol avec la sortie de son troisième album, Fly, l’an dernier, se produit pour la première fois au Festival international de jazz de Montréal.
Il y a cinq ans, ils étaient simplement quelques amis qui faisaient de la musique ensemble pour s’amuser. MySpace aidant, le bouche à oreille a fait son œuvre, et Will Driving West est né. «On existe à cause de l’internet, résume le compositeur, chanteur et guitariste du groupe, le Gaspésien David Ratté. Notre premier album, on l’a fait en trois mois. Ce n’était même pas notre but de former un band au départ. Mais ça fait quand même cinq ans qu’on se promène et que les salles sont pas mal pleines… On réussit à en vivre et on se considère vraiment chanceux!» Grâce à son troisième opus, Fly, paru en version numérique en 2014, puis en version physique en février dernier, la rumeur autour de la formation est plus favorable que jamais. «Depuis la sortie physique de Fly, on a vu les ventes d’albums décupler, mais on n’a pas encore eu l’occasion de tâter le terrain auprès du public montréalais», fait remarquer David Ratté. Ce sera chose faite dès ce soir à la Place des Arts, et le musicien en a parlé avec Métro.
À quoi peut-on s’attendre d’un spectacle de Will Driving West?
Dans nos spectacles, on essaie de susciter un large éventail d’émotions. On a des chansons tristes, mais on essaie surtout de toucher les gens par l’espoir et le rire. Et quand les tounes sont un peu lourdes, j’essaie d’alléger l’atmosphère entre les chansons en disant des niaiseries! Ça varie aussi côté musique: on a des chansons très intimes, avec juste une guitare et une voix, et puis dans la pièce suivante, les musiciens embarquent avec des envolées postrock… Ce n’est pas un spectacle statique. On est 5 sur la scène et on joue d’à peu près 12 instruments – des fois, Andréa joue de la basse et du piano en même temps, d’autres fois Nicolas commence à la guitare et change pour le banjo en plein milieu de la toune… On essaie de faire en sorte que ça sonne le plus «gros» possible, tout en n’étant que cinq.
Vous avez fait paraître cette semaine Grand Theft Music, sur lequel vous reprenez plusieurs chansons ayant connu un succès populaire à la radio, comme White Flags, de Dido, Oops! I Did It Again, de Britney Spears, ou Born To Die, de Lana Del Rey…
C’est dans la lignée de notre projet 50 [covers]. On voulait souligner le début de notre collaboration avec le label Believe, qui s’occupe de distribution numérique. Je me suis dit que ça serait encore mieux si on réenregistrait et remixait certaines de ces pièces, qu’on avait généralement faites en deux jours puisqu’on essayait d’en sortir une par semaine. On a pris les 11 meilleures. Le but, c’est d’être capables de proposer une version différente – je ne reprendrais pas une chanson folk qui se rapproche trop de mon style, comme du Ben Howard. Il fallait que ça sonne différent, que ça ne soit pas une sous-version une fois qu’on l’aurait faite en version acoustique.
En jouerez-vous durant votre spectacle au festival?
Seulement une! Ce ne sera un spectacle de covers – on a une heure et demie de show et trois albums… et on tripe davantage en jouant nos propres chansons!
«Je ne serais pas fermé à l’idée d’écrire des chansons en français, mais je ne le ferais pas juste pour qu’elles soient en français, je le ferais parce qu’elles seraient meilleures en français qu’en anglais.» – David Ratté, soutenant que le fait d’écrire dans la langue de Shakespeare n’est «pas un choix politique: ce n’est pas un choix du tout!»
Y aura-t-il de nouvelles chansons dans ce nouveau spectacle?
On jouera deux des trois nouvelles chansons qui sont prêtes pour le quatrième album. Il prend plus de temps à écrire que les précédents; d’habitude, quand on sortait un disque, on avait déjà six ou sept tounes de prêtes pour le prochain. Il faut dire qu’avec les deux premiers, j’avais l’impression de ne pas avoir encore touché l’essence de Will Driving West. Alors que Fly, je le considère assez bon pour ne pas avoir à me dépêcher d’en sortir un autre. Et je sens que le prochain va être encore meilleur. On y met le temps qu’il faut, on s’applique vraiment.
Will Driving West
À la Cinquième salle de la Place des arts
Jeudi soir à 21h