Québec dévoile un plan pour lutter contre la violence conjugale
Le gouvernement du Québec s’attaquera à la violence conjugale avec un plan d’action comportant une série de mesures, dont du financement aux maisons d’hébergement et une étude de faisabilité concernant l’utilisation de bracelets électroniques «anti-rapprochement».
La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, en ont fait l’annonce jeudi après-midi lors d’une conférence de presse.
Le gouvernement investira plus de 180 M$ sur cinq ans dans la lutte à la violence conjugale.
La majeure partie de cet investissement servira à soutenir les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violences conjugales.
En effet, 120 M$ seront réservés au financement et à l’adaptation des services offerts pour les maisons d’hébergement. «Les besoins des victimes se sont diversifiés au fil des ans, a souligné Isabelle Charest. Les maisons d’hébergement seront mieux outillées pour répondre aux réalités, par exemple, des femmes immigrantes et racisées, autochtones ou issues de la communauté LGBTQ+.»
Bracelet «anti-rapprochements»
Le Ministère de la Sécurité publique procédera à une étude de faisabilité pour implanter des bracelets «anti-rapprochements» au Québec.
Installé sur une personne libérée de sa détention, l’outil permet de détecter si elle contrevient à la règle de ne pas s’approcher de sa victime. En effet, le dispositif envoie une alerte aux services policiers et à la victime.
Le gouvernement compte donc se pencher sur ce qui est fait ailleurs dans le monde. Il évaluera ensuite la possibilité de l’implanter au Québec.
«Il y a un intérêt pour en connaître plus sur cet outil-là. La première étape est de faire cette étude de faisabilité pour évaluer tous les tenants et aboutissants de cette mesure-là. Ça vient évidemment avec des coûts et des enjeux juridiques», a déclaré Geneviève Guilbault.
«Aide-mémoire» sur le 810
Une des mesures annoncées jeudi donne suite au rapport du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
En effet, le Ministère de la Sécurité publique compte produire un «aide-mémoire» sur la mesure communément appelé le «810».
L’article 810 du code criminel permet à un accusé d’obtenir le retrait des charges criminelles qui pèsent contre lui. En échange, il promet notamment de ne pas entrer en contact avec sa victime ni de s’approcher d’elle.
«On va produire un aide-mémoire qu’on va tenter de rendre le plus clair et le plus opérationnel possible à la fois pour nos policiers, mais surtout pour le bien des victimes pour que tout le monde puisse mieux comprendre cette mesure», a affirmé Geneviève Guilbault.
Les victimes qui souhaitent obtenir de l’aide peuvent contacter SOS Violence Conjugale en tout temps au 1 800 363-9010.