Anglade dénonce les propos «minables» de Legault sur l’immigration
À la suite des propos de François Legault, qui avançait cette fin de semaine que l’immigration représentait un risque pour la cohésion sociale, ses adversaires n’ont pas tardé à répliquer au chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), a notamment qualifié ses propos de «minables».
«La dernière chose à faire, c’est de monter les uns contre les autres», a-t-elle lancé en point de presse aujourd’hui. Elle accuse ainsi François Legault de vouloir «diviser les Québécois» et de nourrir «sans arrêt la peur de l’autre». «C’est de la petite politique, c’est petit, c’est mesquin, c’est minable.»
La veille, François Legault avait déclaré qu’il voulait «protéger la cohésion de [la] nation». Interrogé sur ce qui la menace, le premier ministre avait pointé ses adversaires qui proposent de rehausser les seuils d’immigration, ce qui menacerait selon lui cette cohésion.
«On a vu dans les études qui ont été déposées dernièrement qu’il y a un déclin du français. C’est important de garder cette cohésion nationale, de défendre le français, d’arrêter le déclin du français», a-t-il dit dimanche.
M. Legault souhaite des seuils d’immigration plus bas que ceux proposés par le PLQ. Il souhaite aussi se concentrer sur l’immigration en provenance de pays francophones. Depuis le début de la campagne, il justifie cette position par le besoin de bien intégrer les nouveaux arrivants.
Lundi, la cheffe libérale n’a pas retenu ses coups en martelant que le chef de la CAQ récidive. Dominique Anglade a rappelé que M. Legault avait associé l’immigration à la violence avant de faire marche arrière, la semaine passée.
Duhaime pointe la division engendrée par la CAQ
Le premier ministre sortant n’a pas mâché ses mots, lui non plus, pour répondre à sa rivale libérale. «Mme Anglade est toujours négative, puis les Québécois n’aiment pas ça», a-t-il répliqué en marge d’une annonce électorale.
Il a aussi répondu au gazouillis de la cheffe de l’opposition. «Quand elle [parle des] réfugiés ukrainiens, on n’a jamais demandé ou exigé que ces gens-là parlent français. C’est notre contribution communautaire mondiale», a voulu clarifier M. Legault.
Le chef caquiste a également insisté sur le thème de la langue et de l’identité francophone. «Protéger le français, ça fait une nation forte. Et une nation qui est forte, ça fait une cohésion nationale qui fait qu’on s’aide quand il arrive des malheurs et des crises», estime François Legault.
Mais ce dernier serait «très mal placé pour parler des menaces à la cohésion sociale», a tranché Éric Duhaime ce lundi. «C’est [François Legault] qui a eu des propos quand même assez particuliers en associant l’immigration à la violence il y a à peine quelques jours, lui qui, il y a à peine quelques semaines, associait l’immigration à la louisianisation.»
Hier, déjà, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, faisait valoir que «la CAQ est complice et largement responsable du déclin du français». «Les politiciens doivent s’adresser à l’intelligence des gens et laissons les affirmations à l’emporte-pièce sur la peur», ajoutait-il.
Le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a profité de son annonce d’un programme de 230 M$ pour faciliter la francisation des immigrants pour souligner le «contraste clair» entre le projet de la CAQ et celui de QS, d’après lui.