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Les partis invisibles dans la course électorale

Photo: iStock

À quelques jours des élections provinciales, les petits partis manquent toujours de visibilité sur la scène médiatique. Métro s’est entretenu avec les candidats de Bloc Montréal et de Climat Québec dans la circonscription de Marguerite-Bourgeoys, à LaSalle, pour parler de leur plateforme et de leurs espoirs.

Serge Bellemare, ancien du Parti vert du Québec, est maintenant candidat pour Climat Québec, parti fondé en 2021 par Martine Ouellet, l’ancienne cheffe du Bloc québécois.

Selon le candidat laSallois, Climat Québec est «extrémiste» quant à la question environnementale. «Le climat, ce n’est pas un dossier comme les autres, c’est LE dossier»,  déclare M. Bellemare. Le parti souhaite déclarer l’urgence climatique, et propose des mesures allant de la gratuité du transport collectif à l’augmentation de la surface de forêt protégée.

Le candidat confie que «la campagne se passe bien», mais qu’il n’y aura probablement pas d’élus sur les 54 candidats répartis dans la province. «On ramasse des miettes, mais ça reste une occasion pour des milliers de gens de voter vert», soutient le candidat. Le parti mise plutôt sur l’influence qu’il peut avoir après les élections auprès des élus.

Pour le candidat de Bloc Montréal Keeton Clarke, «il est temps d’avoir un siège à la table». Le parti autonomiste souhaite rééquilibrer les pouvoirs économiques et politiques entre Québec et Montréal, et agit comme défenseur des minorités, notamment en matière de langue.

Campagne marginale

M. Clarke regrette l’absence de couverture médiatique accordée à son parti. «Nous avons beaucoup à dire, mais nous ne sommes pas en mesure d’exprimer ces points de vue aux grands médias», déplore-t-il.

Le candidat reste néanmoins optimiste. «L’objectif est de gagner. Même si ce sera un défi, nous devons compter sur les électeurs, et ils décideront, le moment venu, s’ils sont prêts à entendre une voix différente.» Sur les treize candidats de Bloc Montréal, le candidat se présentant à LaSalle estime que certaines circonscriptions, notamment Westmount–Saint-Louis, Notre-Dame-de-Grâce et même Marguerite-Bourgeoys, sont à portée de main en raison de la diversité de leur population.

Ce n’est toutefois pas l’avis d’André Lamoureux, enseignant à l’Université du Québec à Montréal spécialisé en politique canadienne et québécoise. «Peut-être que [Bloc Montréal] va recueillir un certain nombre de voix qu’ils vont arracher au Parti libéral ou même à Québec solidaire. Mais je pense que l’effet va être marginal», avance-t-il.

Un système électoral non favorable?

Le système électoral du Québec n’est en effet pas favorable aux petits partis, qui ont besoin de la majorité des votes d’une circonscription pour accéder à l’Assemblée nationale. «Tant qu’on n’aura pas la proportionnelle, il n’y aura pas de rêve à se faire», lance M. Bellemare.

C’est aussi l’avis de M. Clarke, qui considère la division des circonscriptions comme «inégale», car non représentative de sa population, plus particulièrement à Montréal.

Alors, pourquoi voter pour les petits partis? «Pour se confirmer idéologiquement dans ses convictions», estime le politologue André Lamoureux. L’effet politique, lui, serait «nul». Un vote pour un petit parti n’est toutefois pas dénué de toute portée. Chaque formation politique recevra une allocation financière annuelle en fonction de leurs résultats aux dernières élections.

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