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Des Montréalais veulent «hacker» la corruption

Photo: Archives métro

Depuis bientôt un an, Montréal fait partie des institutions qui ont pris le virage open data. Mais elle pourrait faire plus, selon certains. La ville assure qu’elle va accélérer le rythme.

Le mois de novembre marquera une fin d’année prolifique pour les «hackers citoyens» du mouvement open data, qui organiseront l’événement Hackons la corruption.L’événement est ouvert à tous.

Depuis que la ville et le gouvernement québécois ont adhéré à la philosophie des données ouvertes, des dizaines de blocs de données ont été rendus publics. Ils permettent ensuite aux développeurs de créer des applications informatiques fort utiles.

On connaissait déjà www.zonecone.ca pour contourner les travaux et www.resto-net.ca pour éviter les restaurants insalubres. Avec Hackons la corruption, les organisateurs espèrent créer des applications informatiques pour rendre plus transparent l’octroi des contrats publics.

Commandités par le quotidien The Gazette, des programmeurs ont déjà pu établir que les des entrepreneurs fraudeurs comme Tony Accurso et Paolo Catania trônent en haut du palmarès montréalais de l’octroi des contrats de construction, avec respectivement 270 M$ et 154 M$ obtenus depuis 2006.

Il faudra désormais analyser les 55 000 dons électoraux pour voir s’il y a un pattern entre le don à un parti et l’attribution de contrats. «Cela nécessitera d’éplucher 35 000 noms et d’essayer de les relier, grâce à LinkedIn, à des entreprises pour voir si certaines compagnies forcent leurs employés à faire des dons», explique Jonathan Brun, cofondateur de Montréal Ouvert, un organisme indépendant.

«On fait un travail de fourmi quasi bénévole, mais si on avait plus de commandites, on aurait plus de moyens», ajoute t-il. Autre application en vue, documenter les cas de dépassement de coûts dans certains contrats. En effet, plusieurs entreprises font une soumission très basse pour remporter un contrat et par la suite invoquent des dépassements des coûts pour faire grimper la facture. Une méthode questionnable.

Et la Ville dans tout ça? «Les développeurs extérieurs comme nous sont clairement au rendez-vous. On se demande toutefois, si de son côté, la Ville maintiendra sa bonne volonté initiale avec un signal clair et venant du plus haut niveau», s’interroge un développeur qui préfère garder l’anonymat.

«On va faire des recommandations pour accélérer le rythme», répond Martin Lefebvre, chef de division Internet et médias sociaux à la Ville. Cette dernière avait relâché 14 blocs de données il y a un an. Elle en a ajouté vingt autres depuis et compte toujours atteindre le chiffre 100 d’ici la fin de l’année.

Nouvelle application

Avec l’application www.yul311.ca, les Montréalais peuvent désormais signaler un problème (nids de poule, travaux non terminés, amas de déchets…) sur leur rue et pousser la ville à agir. «L’avantage par rapport au système téléphonique 311, c’est qu’on peut notamment ajouter une photo et que tous les dossiers sont visibles», indique Stéphane Guidoin, directeur de Nord Ouvert, l’organisme à l’origine de l’application. Créé à l’identique de ce qui se fait déjà à San Fransisco et Toronto, le site permet notamment de mesurer l’efficacité des villes entre elles puisque l’ouverture de chaque dossier est datée.

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