Une élue de l’opposition passe au comité exécutif de la Ville
Marie Josée Parent, élue sous la bannière d’Ensemble Montréal, rejoint le comité exécutif de la Ville de Montréal en tant que conseillère à la culture et à la réconciliation des peuples autochtones. Elle quittera le parti d’opposition pour devenir indépendante.
«C’est avec enthousiasme et humilité que j’accepte de siéger sur le comité exécutif de la Ville de Montréal. Je suis honorée de la responsabilité qu’on m’offre aujourd’hui», a déclaré Mme Parent, en compagnie de la mairesse Valérie Plante lors d’une annonce lundi matin. Après le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, et le conseiller Hadrien Parizeau, c’est la troisième fois qu’un élu de l’opposition quitte les rangs d’Ensemble Montréal pour rejoindre l’administration Plante, sans toutefois entrer au parti Projet Montréal.
«C’est en travaillant ensemble que nous pouvons bâtir le Montréal de demain et c’est pourquoi je suis particulièrement heureuse de voir Mme Parent rejoindre notre administration», s’est réjouie Valérie Plante.
Bien qu’elle change de bannière, Mme Parent n’a cependant pas renié ce pour quoi elle a été élue, à savoir son engagement à faire entendre la voix des communautés autochtones à Montréal et à travailler à la réconciliation. Ces dossiers seront d’ailleurs au cœur de son travail au comité exécutif.
Directrice de l’organisme DestiNations avant de se lancer en politique, Mme Parent est issue du milieu communautaire où elle s’est engagée à donner une voix aux communautés autochtones. Elle-même autochtone, elle a longtemps travaillé à la création d’une ambassade autochtone avec son organisme, et a été chargée du volet autochtone de la programmation culturelle des célébrations du 375e anniversaire de Montréal.
«C’est important que Montréal puisse rapidement lancer des initiatives dans son champ de compétence, ou en tant que leader, pour faire émerger une communauté autochtone urbaine plus forte»-Philippe Meilleur, directeur général de Montréal autochtone.
«Je me suis lancée dans la grande aventure qu’offre la politique municipale avec l’objectif de travailler au mieux-être de mes concitoyens et de participer à la construction d’un projet social fédérateur, ouvert sur le monde, respectueux de nos différences et plus juste», a-t-elle déclaré, affirmant que travailler au comité exécutif sera pour elle, «la meilleure façon d’y parvenir».
Si Montréal travaillait déjà sur plusieurs dossiers autochtones, c’est la première fois que ces enjeux vont entrer de manière aussi directe au sein du comité exécutif.
Pour le directeur général de l’organisme Montréal autochtone, Philippe Meilleur, cette nomination est une très bonne nouvelle pour Montréal. Il connait personnellement Mme Parent, et a affirmé que son bagage et son expertise la rende «particulièrement légitime» sur les dossiers autochtones «de la communauté urbaine de Montréal, qui sont grandement sous-représentés en politique», a-t-il dit. Au-delà de la question de la réconciliation, M. Meilleur aimerait voir à Montréal émerger une politique véritablement destinée aux Autochtones, que ce soit pour le logement, les familles, la jeunesse ou les ainés par exemple.
«Il ne faudrait pas que ça se limite à changer la rue Amherst. Ça ne change pas la vie des gens. C’est un beau symbole, mais je pense que les actions de la ville devraient être moins dans le rayonnement et plus dans la qualité de vie», a-t-il tempéré.
Mme Parent quittera donc le parti Ensemble Montréal, une décision prise pour «des questions de responsabilité», qui lui apporteront davantage de «liberté», a-t-elle dit.
Le chef de l’opposition, Lionel Perez, qui voit une de ses membres quitter le navire, a dit avoir «beaucoup de respect» pour Mme Parent, tout en affirmant vouloir continuer de l’appuyer sur les enjeux de réconciliation qu’elle défendra au sein du comité exécutif.